Le document (disponible ici) rendu public par le maire comprend une cinquantaine de questions portant sur l’ensemble du devis technique de l’étude d’opportunité du projet d’un nouveau lien entre Québec et Lévis.
M. Lehouillier déplore un manque de transparence au bureau d’étude. «Nous rendons ces questions publiques en raison du fait qu’actuellement, personne ne sait ce qui se passe au bureau de projet», a annoncé le premier magistrat lévisien.
Plusieurs questions portent sur l’objectif réel du bureau de projet. On peut lire dans le devis que plusieurs options, telles l’optimisation des liens existants et les solutions non immobilières sont envisagées, en plus d’un nouveau lien autoroutier pour réduire la congestion aux heures de pointe. «Est-ce que c’est un mandat pour réaliser un troisième lien autoroutier entre les deux rives? La réponse est non. […] Le discours du gouvernement est à des années-lumière du mandat qui est dans le devis», a déclaré le maire Lehouillier.
Pour le maire de Lévis, «le mandat du prestataire de services est tellement large qu’il sera extrêmement difficile de dégager une solution globale crédible et cohérente, conforme au discours politique qui est véhiculé depuis quelques mois. […] Il n’y a rien qui nous garantit que ça va être un lien, tunnel ou pont, entre les deux rives.»
Gilles Lehouillier croit que le comité consultatif n’a pas la place qu’on lui avait promise. «Le comité consultatif est la poignée qu’on avait lorsque le projet a été annoncé. C’est cette poignée-là qu’on veut utiliser. Malheureusement, on est en train de nous enlever cette poignée-là et ça, c’est inacceptable. Si ces réunions [du comité consultatif] n’ont pas lieu, le bureau d’étude n’aura aucune crédibilité.»
Un gouvernement à deux vitesses
Le maire Lehouillier se questionne à savoir si le même type d’études a été mené pour le tramway de Québec. «Si on n’a pas eu la même discipline pour le tramway, à 3 milliards de dollars, je me pose de sérieuses questions, a-t-il annoncé. Il n’y en a pas eu d’études. Toutes les études qu’on exige pour le troisième lien, disons-le, elles n’ont pas été faites pour le tramway.»
Face aux nombreuses exigences pour le troisième lien autoroutier et la rapidité avec laquelle le tramway a été annoncé, Gilles Lehouillier a déclaré que «Oui, il y a un gouvernement à deux vitesses. Une pour la capitale et une pour les régions. Toutes les régions du Québec savent ce qui se passe. Et à un moment donné, on en a assez. Là, les régions on commence à dire “un instant. Le gouvernement à deux vitesses, c’est fini.” Il y a eu une vitesse pour le tramway et une autre pour le troisième lien. Ça va faire.»