S’emparant de l’espace jusqu’à descendre de la scène, elle évolue au plus près des spectateurs dans une atmosphère fantaisiste et chargée d’émotion. Sans compter la résonnance du plancher de bois qui peut ainsi être mise à profit. Pour l’occasion, la configuration de la salle a été modifiée et le nombre de places réduit à une soixantaine.
C’est au cours de sa résidence commencée en octobre, et à raison de vingt de séances de quatre heures chacune, que Karine Parisé a donné naissance à Formes inversibles. S’éloignant des sentiers battus, son travail de recherche chorégraphique l’a mené à déconstruire les règles du flamenco. Prenant des libertés avec la tradition, elle a ajouté à ce langage très codifié d’autres phrases chorégraphiques. Ses mouvements sont construits sur l’esthétique de la danse flamenca, mais avec une approche et des formes d’expression contemporaines.
Sortir de la rigidité
«L’idée de mon projet est de bâtir un pont entre ma pratique artistique du flamenco, une danse qui vient de l’Andalousie en Espagne et a son propre folklore, et de faire le lien avec le mien. Sans m’obliger à utiliser les codes stricts, je suis sortie de cette rigidité pour créer mon langage personnel dans le flamenco.»
Ce dont Karine Parisé nous parle, c’est de sa réalité. Elle s’exprime avec sa propre gestuelle, loin d’une interprétation littérale du folklore andalou. La danseuse, qui s’est approprié les caractères du flamenco, nous en propose sa propre écriture. Reste toutefois les principes de base de cette danse, comme les jeux de pieds qui forment des séquences rythmiques donnant écho aux percussions.
Une culture venue d’ailleurs
«Je désire présenter le flamenco de façon à ce que le public puisse découvrir une culture venue d’ailleurs, tout en étant témoin d’une approche intime issue de mon propre bagage et de mon imaginaire. Je souhaite m’éloigner des sentiers battus et trouver une voie plus personnelle où viendraient s’unir le flamenco et la danse contemporaine», explique-t-elle.
Le spectacle est construit en trois tableaux, aux ambiances distinctes. La première partie évoque la mer. «On a l’impression de partir au large. C’est inspiré de la baie des Chaleurs, dont je suis originaire», illustre la danseuse. Le deuxième tableau, plus contemporain, a donné au spectacle son nom Formes inversibles. Du souvenir des soirées à regarder des diapositives en famille, Karine Parisé utilise les traits d’une image projetée pour les transposer dans le mouvement. Pour finir, elle revient au patrimoine québécois avec la bastringue et un style de flamenco, la buleria.
Danseuse et chorégraphe en danse flamenco établie à Lévis, Karine Parisé a d’abord été formée en danse contemporaine, puis a élargi ses horizons. «J’ai planté mes deux pieds dans les chaussures, ces chaussures qui font du bruit, se souvient-elle. C’est une danse très esthétique avec ses formes et ses postures qui évoquent la grâce, la beauté ou la féminité. Et en même temps, on peut aller chercher quelque chose beaucoup plus brut. C’est un style d’expression qui va plus chercher l’intérieur de l’interprète. Et qui touche le public par cette charge émotionnelle.»
Pour cette danse, toujours accompagnée de musiciens, la danseuse n’a pas fait d’entorse à la règle et sera accompagnée sur scène de l’auteure-compositrice-interprète Lily Thibodeau, à la direction musicale et au chant, ainsi que du guitariste Stefano Pando, du contrebassiste Pierre Côté et du percussionniste Charles-Alexis Côté.
Les billets sont disponibles à la billetterie. Les réservations se font par téléphone au 418 839-1018 ou au www.vieuxbureaudeposte.com.