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Le désir d’être chez-soi raconté dans un roman

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L’auteure Mariette Roy a reçu en cadeau du peintre André McNicoll le tableau qui orne la couverture de son livre.

13 nov. 2018 04:56

Le premier livre de la Lévisienne Mariette Roy vient de sortir. Roman autoédité, La maison oubliée : l’espoir d’un chez-soi raconte les aventures de Youri, réfugié en attente d’un statut de résident, et qui rêve d’habiter une maison abandonnée qu’il a découverte par hasard.

Tout a commencé par une image, celle d’une maison abandonnée. «C’est une chose que je remarque quand je me promène à la campagne, on voit parfois des maisons abandonnées. C’est une chose que j’ai de la difficulté à saisir, pourquoi des gens laissent des maisons à l’abandon se détériorer. Est-ce qu’ils ne les ont pas vendues?», s’interroge l’auteure. 

Devant la bâtisse, Mariette Roy imagine un homme, qui la regarde et se dit qu’il voudrait bien rester là. Elle se demande d’où il vient, pourquoi il est là. Elle commence à écrire. Absente au départ, la figure de l’immigrant apparaît dans l’histoire. 

La crise des réfugiés syriens

Les premières phrases de ce récit, commencé il y a trois ans, ont été écrites pendant la crise des réfugiés syriens et Mariette Roy entreprend des recherches sur Internet pour comprendre leur parcours. «Les immigrants les plus démunis sont les réfugiés, car ils ont tout laissé», constate-t-elle. 

Elle installe alors son personnage dans la maison. «En ville, les jeunes vont squatter des édifices, mais à la campagne quelqu’un qui se dit qu’il veut rester là sans avoir les moyens de retaper la maison, il me semble que c’est une personne démunie, qui n’a pas de ressources, de famille ni de réseau», explique-t-elle. 

L’auteure décrit son installation, sans réfrigérateur ni électricité, et puis les réactions, la voisine, les enfants. Le livre parle de ces liens, parfois heureux, parfois plus difficiles, que Youri établit avec les gens du village.

Il y a aussi le propriétaire de cette maison. C’est un vieux monsieur de 80 ans qui a été obligé de la quitter, mais y est toujours attachée et pas vraiment content d’être dans un foyer.

Le plaisir de l’écriture 

Si au départ ce n’est pas le sort des personnes immigrantes qui a poussé Mariette Roy à écrire à ce sujet, l’écriture et les questions parfois posées par ses proches l’ont poussée à réfléchir à la question. Sans intention de vouloir faire passer un message, la Lévisienne se réjouit aujourd’hui que des personnes lui disent que «ça fait voir l’immigration autrement», souligne-t-elle. «Et et ça me fait plaisir!»

Parce que des fois, elle trouve «qu’on est très, je ne dirai pas intolérant, mais qu’on fait beaucoup d’histoires sur la différence des gens qui arrivent qui n’auraient pas nos valeurs. C’est un débat que je ne comprends pas, je ne comprends pas pourquoi ça heurte autant les gens».

En fait, ce livre, c’est avant tout son envie de l’écrire pour le plaisir qui l’a poussé à le faire. «Mon but était d’écrire un livre pour moi, pour voir comment j’étais capable d’écrire une histoire. J’ai beaucoup aimé vivre avec les personnages, inventer une histoire qui soit plausible et arriver jusqu’à la fin», confie-t-elle.

Il n’y en aura peut-être pas d’autres, Mariette Roy ne le sait pas encore, mais elle s’est passionnée pour son expérience. En plus de l’ouvrage imprimé, elle en garde une trace dans son salon, puisque l’œuvre illustrant la couverture du livre lui a été offerte par André McNicoll, de Saint-Rédempteur, le peintre qui l’a créé pour mettre en image cette maison oubliée. 

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