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Les souvenirs d’école de Florence Guay

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CRÉDIT : AUDE MALARET

20 nov. 2018 07:46

Dix ans après un premier ouvrage retraçant ses souvenirs d’institutrice Ces enfants qui m’ont enseigné, Florence Guay poursuit le voyage à travers sa mémoire et publie Mes enfants d’école. Elle y raconte les souvenirs de ses années passées aux côtés de jeunes à les voir grandir.

Alors que tous les exemplaires de son livre paru en 2008 ont été écoulés, «retourner dans une autre impression m’intéressait plus ou moins. J’avais tellement d’autres souvenirs de mes expériences qui remontaient dans mon cœur. Alors, j’ai plutôt décidé de commencer à prendre des notes. D’une note à l’autre, au bout de deux ans ça s’est avéré former un livre. Celui-ci, je l’ai appelé Mes enfants d’école», explique-t-elle.

Composée de cinquante chapitres, le livre contient un nombre identique de témoignages, autant d’histoires qui se lisent comme une nouvelle. Au total, Florence Guay raconte donc cinquante de ces moments vécus avec un ou une élève, avec un petit groupe, parfois avec une classe entière, pendant les 35 années de sa carrière d’enseignante. Elle retrace son parcours par ordre chronologique, de la petite école jusqu’à la polyvalente de Saint-Anselme.

Partager des moments précieux

«Je ne fais pas la morale. Je ne veux pas donner de leçon. Ma carrière d’enseignante est terminée. Je veux juste partager un vécu que j’ai trouvé passionnant, mais aussi ressourçant. Peut-être transmettre, par le fait même, le bonheur qu’il y a à enseigner. Pour moi, c’est le plus beau métier au monde», présente Florence Guay. Et d’ajouter, «c’est un partage que je fais de moments très précieux que j’ai vécus au contact des jeunes».

Elle n’avait que 16 ans quand elle s’est tenue devant une classe pour la première fois. Sur les pages, elle écrit sa joie d’avoir réalisé son rêve, elle qui vient d’une modeste famille de 21 enfants.

«Je dis le bonheur que j’avais à 16 ans d’être dans ma petite école, d’être dans mon royaume. J’en avais rêvé. Ça avait été difficile pour moi d’arriver à continuer mes études. Mes parents n’étaient pas très riches.»

Le bonheur d’être devant une classe

Quatrième de la fratrie, elle a eu beaucoup de jeunes frères et sœurs et a vu ses parents leur transmettre leurs valeurs. «C’est instinctivement ce partage des valeurs qui constitue le bonheur de se trouver devant une classe pendant dix mois, année après année», confie l’enseignante retraitée.

Dans son témoignage, l’auteure apporte une dimension historique qui trouve son origine dans un parcours commencé dans les écoles de rangs, disparues avec la centralisation des années 1959 à 1964, là même où Florence Guay a été élève. Loin de chez elle, la jeune institutrice enseignait à sept ou huit niveaux différents dans toutes les matières.

Puis les autobus ont transporté les écoliers dans les écoles paroissiales où Florence Guay a alors enseigné. Les 23 dernières années de sa carrière se sont déroulées dans une école polyvalente.

Spécialisée en Enfance inadaptée et en Actualisation du potentiel intellectuel, Florence Guay s’est consacrée aux enfants en difficulté. Devant ces jeunes, elle ne voit plus son rôle de la même façon, fait des compromis, mise sur le lien avec chacun d’eux et adapte les objectifs.

Elle va «chercher ailleurs son bonheur, dans la complicité et l’entente développée avec la classe et non les résultats». Et, au final, «c’est souvent avec ces élèves en difficulté que j’ai vécu les moments les plus émouvants», conclut-elle.

Florence Guay sera présente à la Foire aux cadeaux, à l’École Champagnat à Lévis, les 1er et 2 décembre.

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