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Une bouffée de chaleur dans la grande froidure

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CRÉDIT : COURTOISIE

20 déc. 2018 11:33

Comme il en a pris l’habitude depuis quelques années, le Lévisien Raymond Dionne nous offre encore une fois un récit de Noël «entièrement authentique», seul le nom du personnage étant fictif. Voici donc cette nouvelle aventure.

Par Raymond Dionne - Collaboration spéciale

En déménageant avec sa famille dans un nouveau quartier, Jeannot Lelièvre avait dû, avec beaucoup de regrets, faire ses adieux à ses amis d’enfance.

N’ayant plus personne avec qui dépenser son surplus d’énergie, il se défoula sur ses sœurs, qu’il prenait plaisir à taquiner. Celles-ci, gémissant et pleurant, se plaignirent à leurs parents, qui finirent par envoyer fiston au pensionnat. La pilule était très difficile à avaler, lui qui adorait gambader dans les rues de la ville.

Arrivent les vacances de Noël. Son retour à la maison ne soulève aucune vague; l’accueil est plutôt glacial, au propre comme au figuré. Il se dépêche donc de se rendre à l’église paroissiale pour la messe de minuit. Il y trouve une ambiance chaleureuse; les cantiques lui rappellent les jours heureux d’un temps pas si lointain.

Il prolonge sa méditation dans la nuit polaire, en faisant un long détour dans la neige immaculée qui lui fouette doucement le visage… Avant de rentrer finalement à la maison, le cœur encore rempli d’appréhension.

On avait commencé à réveillonner sans lui. Un peu fatigué après sa longue marche, il savoura, en silence, les bons petits plats qu’on lui servait. L’une de ses sœurs, qui avait remarqué la rougeur sur son visage, lui demanda, à brûle-pourpoint, si c’était dû à la gêne.

«Ça doit être à cause de l’air froid de l’extérieur», répondit-il, comme pour détourner la conversation. «On va te réchauffer, mon petit frère», dit-elle, pendant que les autres, le regard complice, le sourire en coin et la mine réjouie, acquiesçaient d’un signe de tête.

Jeannot n’avait pas besoin qu’on lui fasse un dessin pour comprendre que la magie de Noël, telle une bouffée de chaleur, venait de faire fondre la glace. En même temps qu’il voulait pleurer à chaudes larmes, il ressentait une immense joie envahir tout son être.

Ragaillardi par ces joyeuses retrouvailles, il retourna à ses études avec plus d’entrain que jamais, et réussit brillamment son année scolaire, en remerciant l’enfant de la crèche d’avoir exaucé son humble prière.

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