Entre 2003 et 2015, l’AQDR Lévis-Rive-Sud a mené à bien quatre grands chantiers, dont la réussite se poursuit aujourd’hui. Fort de ses 15 ans d’expérience, le groupe experts-conseils (GEC) pour contrer la maltraitance poursuit son action.
Au fil des années, le développement des comités de milieu de vie en résidence pour aînés, la création du programme d’information aux aînés sur le choix d’un milieu de vie et le projet intitulé La communauté des aînés en action contre l’intimidation ont été autant d’avancées dans la défense des droits.
Si le plan d’action gouvernemental de lutte contre la maltraitance a déjà fait changer les choses, grâce à l’obligation de participer pour le réseau de la santé, l’association attend toujours une loi qui imposerait aux résidences l’implantation de comités de milieu de vie.
«Le défi pour l’avenir est de garder les aînés alertes. Les aînés semblent riches, ont de l’argent, sont bien, sont à la retraite. Il faut combattre ce mythe. Il y a là-dedans quelque chose qui n’est pas réel. Par exemple, le réseau des résidences pour aînés n’est pas accessible pour un grand nombre de personnes et il n’y a pas d’alternatives proposées. Donc, il faut continuer de travailler avec eux pour définir des moyens de trouver des ressources différentes», a défendu la directrice générale de l’AQDR Lévis-Rive-Sud, Martine Rodrigue.
Loin avec peu
Dans son rapport d’activité 2017-2018, l’AQDR Lévis-Rive-Sud a rappelé que le sous-financement de l’association représente un enjeu de taille pour l’avenir.
Avec 30 000$ de financement de fonctionnement pour la réalisation de sa mission accordé chaque année par l’État depuis 2009, l’organisme doit avancer par projet sans toujours que leur récurrence soit toujours assurée. Mais, «avec peu de budget, on a réussi à aller loin», s’est réjouie Martine Rodrigue. L’AQDR Lévis-Rive-Sud a par ailleurs entrepris des démarches pour être reconnu comme organisme de bienfaisance.
«La priorité, c’est consolider ce qu’on a, le garder vivant, recruter des nouveaux bénévoles, ce qui n’est pas facile. Travailler dans le domaine de la défense des droits, c’est quelque chose qui peut devenir lourd après un certain temps, car on est plus en contact avec ce qui va mal, que ce qui va bien», a-t-elle reconnu.
Maurice Boucher honoré
Le président fondateur de l’AQDR Lévis-Rive-Sud a reçu un prix de reconnaissance pour son travail accompli au sein de l’organisme et son apport à la cause des droits des aînés.
«C’est une reconnaissance qui lui était due depuis longtemps. C’est vraiment le pilier de l’organisation. C’est un visionnaire, une personne qui au-delà de voir des problèmes, voulait qu’on agisse, a souligné Martine Rodrigue. Peu de bénévoles vont si loin. Il a mobilisé les troupes sans relâche et il est encore comme ça. À chaque assemblée générale, il nous pousse à aller plus loin.»
Habiter un logement convenable, recevoir des soins de santé adéquats, avoir son mot à dire sur ce qu’on vit, surtout pour les aînés qui sont en résidence, autant de droits défendu par le militant de 89 ans. «Il y a beaucoup de travail à faire pour les aînés. Ils sont plutôt timides et n’ont pas tendance à prendre leur propre défense», a fait valoir Maurice Boucher, qui souhaite continuer à agir pour regrouper les aînés.