Les sous ont été amassés lors de la campagne de financement qui a été un succès, grâce à la générosité de milliers de donateurs, citoyens, entreprises ou organismes. Parmi les contributeurs, la Ville de Lévis a d’ailleurs plus que doublé sa contribution en passant de 48 000 $ à 100 000 $. Au final, ce sont 54 000 $ de plus que l’an passé que va retourner Centraide à la communauté.
Centraide aide financièrement les organismes, afin qu’ils puissent se concentrer sur leurs missions auprès de la population pour assurer l'essentiel des besoins, briser l'isolement, soutenir la réussite des jeunes et bâtir des milieux de vie rassembleurs. L’objectif est de faire reculer la pauvreté et l'exclusion sociale en soutenant les personnes qui traversent des périodes plus difficiles.
«Avec cet argent, nous nous assurons de ne laisser personne seul avec sa souffrance. Nous voulons que chacun puisse apporter sa contribution à la communauté et se sentir pleinement reconnu», a indiqué Bruno Marchand, le président-directeur général de Centraide Québec et Chaudière-Appalaches.
Faire la différence
Au premier regard, la situation est relativement bonne à Lévis, comme le laisse penser les chiffres. À titre d’exemple, 7,1 % des ménages sont sous le seuil de faibles revenus et le taux de chômage est très bas, a rappelé Bruno Marchand. «On pourrait dire que le travail est fait. Mais ce ne sont pas des chiffres, ce sont des gens et on va prendre soin de ceux qui en ont besoin.» Car, a-t-il rappelé, c’est le tissu social qui fait la différence dans le milieu et les organismes qui le composent sont prêts à agir pour autant qu’on leur donne les moyens de le faire. Les problèmes liés à la pauvreté et l'exclusion sociale restent encore bien réels.
«La prospérité n’est pas venue seule, a ajouté le maire de Lévis, Gilles Lehouillier. Elle a été bâtie par des gens qui se sont impliqués dans leur communauté.» Le premier citoyen a ainsi rappelé l’importance de l’engagement bénévole sur le territoire, afin de garder la main tendue vers ceux qui en ont besoin. «Le développement et la prospérité sont les résultats de la mobilisation de la communauté entière, a-t-il constaté. La ville continuera de prospérer tant qu’elle aura l’objectif que tous soient inclus dans notre communauté.»
Les organismes bénéficiaires :
- entre 10 000 et 20 000 $ : CALACS Rive-Sud, Aux Quatre vents, Service d’entraide de Breakeyville, Maison de la famille REV Rive-Sud;
- entre 21 000 et 40 000 $ : Service d’entraide Saint-Jean-Chrysostome, Personnes handicapées en action de la Rive-Sud, A-Droit de Chaudière-Appalaches, Maison de la famille Chutes Chaudières, Atelier occupationnel Rive-Sud, Service d’entraide de Pintendre, Ressources-Naissances;
- entre 41 000 et 60 000 $ : Centre aide et prévention jeunesse de Lévis, L’ADOberge Chaudière-Appalaches, Maison de la famille Rive-Sud, Centre d’action bénévole Bellechasse-Lévis-Lotbinière, Comptoir Le Grenier, ADDS de la Rive-Sud, le Tremplin;
- entre 61 000 et 90 000 $ : Alliance-Jeunesse Chutes-de-la-Chaudière, le Filon;
- entre 100 000 et 200 000 $ : Association coopérative d’économie familiale Lévis-Lauzon;
- 200 000 $ et plus : Centre d’information et de référence de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches.
Le CALACS Rive-Sud l’a aidée à se reconstruire
Parmi les organismes soutenus par Centraide, le Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) de la Rive-Sud a reçu 11 000 $. Lors de l’annonce, une intervenante sociale Shana Blanchette et une ancienne bénéficiaire ont pris la parole pour expliquer comment les actions menées sur le terrain font la différence dans la communauté.
Quand elle est arrivée au CALACS, Léonie Cayer était comme un vase brisé, présente-elle. Elle avait 16 ans et elle était en morceaux. Avec cinq autres jeunes filles, elle a participé à un groupe de soutien qui lui a permis de voir qu’elle n’était pas seule. Une fois prêtes, les victimes ont écrit le nom de leurs agresseurs sur un tableau et ont symboliquement déposé un sac à dos chargé de briques, afin de leur laisser le poids de la tragédie vécue.
Léonie se décrit désormais comme un vase avec des beaux morceaux de couleur ajoutés. Plus forte aujourd’hui, elle est fortement engagée dans ses études et sa vie de jeune femme dans le but de sensibiliser à ce qu’est une agression et éduquer au consentement.
Le CALACS dispense ses services gratuitement à des milliers de femmes qui ont vécu une forme d’agression sexuelle, récente ou passée, pour les aider à exprimer leur besoin et reprendre leur vie en main.