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Ils reprennent le contrôle de leur milieu de vie

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Après avoir identifié les problématiques, les locataires et l’animatrice, se sont réunis pour proposer des solutions.

18 juil. 2018 07:40

Depuis maintenant deux ans, les résidents de la Place Villemay, qui regroupe quatre immeubles à logements et plus de 80 locataires sur la rue Saint-Édouard, à Lévis, participent au projet de recherche Flash ton quartier – On se tient entre voisins, mené par l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Celui-ci s’inscrit dans la lutte contre les inégalités sociales de santé et a pour objectif la prise de contrôle des locataires sur leur milieu de vie.

S’amorcera au cours de la prochaine année l’ultime phase du projet, soit la mise en place de solutions concrètes, afin de remédier aux problématiques soulevées lors d’un travail de recherche préalable. Ces actions ont trait aux trois principaux axes d’intervention établis par les locataires-chercheurs eux-mêmes, soit l’intimité, la sécurité et la vie communautaire. 

Les solutions ont été pensées par les participants, qui ont préalablement procédé à la prise de photos des forces, mais aussi des faiblesses de leur environnement résidentiel. Ce n’est qu’après avoir évalué chacune des problématiques photographiées et participé à une discussion de groupe qu’ils ont déterminé la marche à suivre pour bonifier leur qualité de vie. «Ce sont eux qui sont experts de leur milieu et c’est à eux que revient la responsabilité de le prendre en charge et de prendre le pouvoir», a fait savoir l’animatrice du programme Flash à la Place Villemay, Stéphanie Wieder. 

Les changements à venir passent entre autres par la distribution de feuillets informatifs sur les organismes d’aide disponibles, l’ajout d’activités mises à la disposition des locataires dans les salles communes et la publication des règles de vie pour le respect de tous et chacun. Ces actions ont été votées lors d’un forum collectif organisé le 22 juin dernier. 

 Venir en aide

Instauré à Lévis, Montréal, Saint-Hyacinthe, Cowansville, Trois-Rivières et Gatineau, Flash ton quartier a été pensé par Janie Houle, psychologue communautaire et professeure au département de psychologie de l’UQAM. C’est en mettant de l’avant le savoir des personnes vivant dans les habitations à loyer modique (HLM) qu’elle a voulu améliorer leurs conditions de vie.  

«On essaie de travailler sur deux déterminants en particulier, soit le contrôle que les locataires peuvent exercer sur leur environnement résidentiel, ainsi que le capital social qu’ils sont en mesure de développer, c’est-à-dire tout le réseau de connaissances qu’ils peuvent mettre à profit pour réussir à atteindre leurs objectifs, a développé Dre Houle, jointe au téléphone. Le but est aussi d’offrir des occasions de prises de parole citoyenne. À travers cette implication, ils peuvent développer différentes habiletés, briser leur isolement et donc, être plus heureux.»

Un projet qui fait ses preuves 

Malgré qu’aucune action concrète n’ait encore été posée, les six résidents présents lors de l’entrevue ont manifesté avoir déjà remarqué les bienfaits du programme sur la cohésion sociale. «Moi, ça m’a fait du bien, parce qu’on sort plus dehors et on se parle davantage. Ça fait six ans que je suis ici et c’est la première année qu’on a une belle gang de même», a laissé entendre tout sourire Mélanie Laliberté, locataire de la Place Villemay. Même Vincent Bleyer et Jean-Guy Charest, nouvellement arrivés, ont noté le progrès.

En plus des répercussions directes sur le milieu de vie des occupants, cette participation au projet a été l’occasion pour l’Office municipal de l’habitation (OMH) de Lévis, gestionnaire des immeubles impliqués, de cibler les véritables besoins de sa clientèle. Selon Jérôme Métivier, directeur du service communautaire, cette initiative a incité le dialogue entre résidents, mais aussi entre l’OMH et les locataires. «C’est une invitation à tous les citoyens comme quoi, quand ils s’impliquent, ils ont le pouvoir d’améliorer leur condition», a-t-il conclut. 

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