Du côté des chiffres, c’est la barre des 110 000 $ que vise cette année la Ville de Lévis. Pour remettre ce montant à Centraide Québec et Chaudière-Appalaches, ce sont 26 solliciteurs qui se mobiliseront, du 1er au 26 octobre, auprès des 1 000 employés de la municipalité pour atteindre, voire dépasser, cet objectif. Comme l’an passé, la Ville renouvelle sa contribution de 25 000 $ au fonds Défi des leaders. Développée par Centraide, la plateforme Clicdon pourra être utilisée par le personnel de la Ville pour faire monter la cagnotte dont le montant pourra être suivi en temps réel.
Laissant de côté les statistiques flatteuses, le maire de Lévis Gilles Lehouiller a rappelé une autre réalité, bien présente, mais qu’on a «tendance à moins voir, surtout quand il y a un faible taux de chômage». De ce côté-ci du tableau, il y a des personnes à faibles revenus, dont certaines doivent consacrer plus de 30 % de ce qu’elles gagnent au logement et dont les besoins de base, se nourrir, se loger, se vêtir et se déplacer, ne sont pas satisfaits. L’objectif de cette campagne est donc de faire en sorte que tous les citoyens soient reconnus comme des citoyens à part entière, a souligné le maire.
Une équipe derrière soi
Quand une personne met un genou à terre, ça prend une équipe pour la relever. Comme lorsqu’un athlète olympique se blesse et qu’il est pris en charge par ses co-équipiers, son entraîneur ou son médecin, a illustré Isabelle Genest, vice-présidente en charge du développement philanthropique de Centraide Québec et Chaudière-Appalaches. La campagne de l’organisme se déroule cette année sous le thème Soutenons notre équipe locale.
Lui aussi est tombé. Il a 15 ans quand les choses tournent mal pour lui. Il y a ces substances qu’il consomme. Carl Sansfaçon (sur la 2e photo) perd contact avec la réalité. Un zombie comme il se décrit. À cause des médicaments d’abord et parce qu’il est seul et sans amis.
Dans sa détresse, la chance lui sourit à travers son intervenante. Elle lui parle des Quatre vents, un lieu d’accueil pour les personnes qui sont aux prises avec des problèmes de santé mentales. Son père travaille à côté. Il le dépose le matin, le récupère le soir. Là bas, il fait des rencontres, parle avec d’autres et n’est plus seul.
Les 18 ans de Carl et l’assemblée générale pour l’élection du conseil d’administration des Quatre vents arrivent presque en même temps. Il y a un poste de libre. Après le vote, le conseil compte un nouveau membre. Depuis 1999, Carl s’implique. Pas qu’Aux Quatre vents où il occupe maintenant le poste de président, mais aussi dans d’autres organismes communautaires.
Devant son auditoire, il n’est plus la même personne, dit-il. Son implication lui a permis de réaliser qu’il peut faire quelque chose d’utile. Pour lui et pour ceux qui l’entoure. Il doit encore faire attention au stress et puis à la fatigue. Mais au départ, ce qui a tout changé pour lui, c’est l’acceptation qu’il a trouvé Aux Quatre vents.
Groupe d’entraide pour les personnes en difficulté psychologique ou psychiatrique, Aux Quatre vents agit pour briser l’isolement des gens qui ont un vécu en santé mentale. Pour venir, pas besoin d’un diagnostic, précise l’intervenante Natalie Bégin. C’est un milieu de vie, où jaser et participer à toute sorte d’activités. On y trouve des services d’accueil, d’accompagnement, des repas communautaires et des ressources pour favoriser l’intégration socioprofessionnelle. Centraide a attribué 13 500 $ à l’organisme.