Par Claude Genest – Collaboration spéciale
Il peut être très intéressant pour une organisation locale de s’intéresser à son histoire et d’en faire une synthèse. Une petite monographie historique est utile à la fois pour la direction, mais aussi pour mousser la fierté des employés actuels et des gens qui au fil du temps y ont évolué sans oublier les partenaires avec qui elles font affaire. Ajoutons que cette histoire permet de bonifier la mémoire de la communauté.
L’histoire des entreprises est un domaine qui mérite une approche distincte et les outils de référence en français sont rares. Pourtant, l’histoire d’entreprise a été reconnue pour la première fois à titre de discipline académique distincte en 1928 à la Harvard Business School de Boston. La lecture de l’ouvrage Local Businesses Exploring Their History des auteurs, K. Austin Kerr, Amos J. Loveday et Mansel G. Blackford offre en quelque sorte un résumé de ce domaine particulier de la recherche historique qui nécessite ses propres questionnements. Sa lecture, il y a une trentaine d’années, a fortement influencé mon parcours à titre d’historien de formation. Je vous résume, ici, les principaux jalons de cette approche.
La première étape avant de se lancer dans une démarche de mémoire organisationnelle est une volonté de la haute direction de mieux connaître et de mettre en forme son histoire. Selon les auteurs, il y a trois principales motivations pour se lancer dans un tel projet : offrir un outil pour la formation des gestionnaires, développer du matériel publicitaire ou de relations publiques ou encore préserver la mémoire institutionnelle au bénéfice de ceux qui planifient l’avenir de l’entreprise ou de l’organisation. Sans oublier qu’un ouvrage historique favorise un «esprit de corps» au sein des employés.
Ici, à Lévis, des entreprises et des organisations ont au fil du temps bénéficié d’une mise en forme de leur histoire. Je pense à mon employeur, le Mouvement Desjardins, avec une multitude d’ouvrages, mais aussi au Chantier Davie, au 6e Régiment d’artillerie de campagne, au Régiment de la Chaudière, à la Chambre de commerce et d’industrie du Grand Lévis au moment de son 50e anniversaire et au Collège de Lévis avec deux ouvrages pour ses 100e et 150e anniversaires, pour ne nommer que ceux-là. Sans oublier des paroisses catholiques ou des communautés religieuses. Ces recherches historiques enrichissent la mémoire de ces institutions, bien sûr, mais aussi, par le fait même, celle de notre communauté.
Enfin, notons que ces efforts de mise en forme de la mémoire enrichissent non seulement l’histoire locale tout en fidélisant les employées, voire les clients, et s’inscrivent dans les bonnes pratiques de la responsabilité sociale envers son milieu qui fut, à l’origine, le creuset des succès actuels.