Ce nouveau regroupement, qui compte une dizaine de groupes communautaires autonomes de Lévis parmi ses membres, se donne pour objectif de rendre visibles les enjeux de la pauvreté tout au long de l’année et de mobiliser la population contre ceux-ci. Il compte aussi adresser les revendications aux différents paliers gouvernementaux afin qu’ils «mettent en place des mesures concrètes pour s’assurer qu’aucune personne ne bascule en situation de pauvreté».
Pour la première sortie du groupe, des représentants de la section Lévis-Rive-Sud de l’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR-LRS), de la Maison des jeunes de Saint-Jean-Chrysostome, Charny et Breakeyville et de l’Association pour la défense des droits sociaux Rive-Sud (ADDS- RS) étaient réunis pour annoncer leurs priorités, leurs enjeux actuels et leurs préoccupations.
«Le ratio d’endettement par rapport aux revenus disponibles des ménages est passé de 80 % en 1990 à 175 % en 2023. Lorsque le revenu ne permet pas de joindre les deux bouts, les personnes aînées sont placées dans une posture de fragilité et de précarité. Il faut réclamer le droit à un revenu viable, un revenu suffisant et nécessaire afin de leur permettre de vivre dignement hors de la pauvreté. On parle de plus de 700 000 aînés qui vivent dans des situations difficiles présentement», a plaidé Mélanie Pinault, directrice générale du conseil d’administration de l’AQDR-LRS.
«Nous recevons de nombreux appels chaque jour de personnes ayant des problèmes avec l’aide sociale. Il faut tenir en compte que les prestations de base sont de 807 $ par mois, alors qu’à Lévis, selon la mesure de panier de consommation (MPC), ce sont 1 730 $ qui sont nécessaires pas mois pour combler les besoins de base. La pauvreté à Lévis, c’est un sujet qui tombe rapidement dans l’oubli et pourtant, ce sont quand même 6 445 personnes qui n’arrivent pas à couvrir leurs besoins de base», a ajouté Francis Martineau de l’ADDS-RS.
«Des actions maintenant»
À l’aube de la sortie du budget, le Collectif de travail et d’actions contre la pauvreté espère «que l’État dégage d’importantes sommes pour bonifier le filet social, notamment par l’augmentation des régimes des rentes du Québec, l’augmentation des prestations d’aide sociale, le contrôle des loyers, le réinvestissement dans le réseau de la santé et de services sociaux ainsi que dans le système scolaire».
«Des mesures structurantes doivent être mises en place rapidement! C’est le seul moyen de lutter efficacement contre la pauvreté», a lancé Francis Martineau.
Le regroupement compte «entreprendre le travail dès maintenant» et prévoit d’ailleurs une première action ce printemps «afin de ne pas relâcher la pression et de continuer à visibiliser les impacts de la pauvreté jusqu’à ce que des actions soient entreprises».