samedi 27 avril 2024
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Croque Lupin

Faire découvrir la «reine des légumineuses»

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Annie Demers veut que Croque Lupin continue de prendre de l’expansion au cours des prochaines années. Photos : Courtoisie

19 mars 2024 09:12

Si cette légumineuse fait partie des habitudes alimentaires des Européens, le lupin doux est plutôt méconnu au Québec. Pour faire découvrir les bienfaits de la «protéine de l’avenir», la Lévisienne Annie Demers a fondé Croque Lupin, entreprise qui a le vent dans les voiles depuis quelques mois.

C’est en 2019 que le chemin menant la conseillère en développement durable, ancienne entrepreneure et comptable professionnelle agréée s’est ouvert. Après avoir reçu un diagnostic d’intolérance au gluten, Annie Demers a amorcé des recherches pour trouver une solution au déficit de fibres dans son alimentation, provoqué par la fin de la consommation de produits contenant du gluten.

«Je ne suis pas portée vers les légumineuses, je trouve cela farineux et pâteux en bouche. Mais quand j’ai goûté à du lupin en saumure provenant de l’Europe, j’ai eu un coup de cœur énorme. Le lupin est sans gluten, extrêmement riche en protéines et en fibres, faible en glucides et en gras, tout en étant croquant sous la dent. Je me demandais pourquoi il n’y en avait pas au Québec», se rappelle la femme d’affaires de Saint-Nicolas.

Flairant une belle occasion de revenir en affaires tout en faisant découvrir une «mine d’or alimentaire», Annie Demers s’est lancée dans l’aventure Croque Lupin. En janvier 2020, elle a déposé un dossier au camp en agriculture biologique de l’Université Laval, qui a été accepté.

 Construire une étape à la fois

 Misant sur un modèle d’économie de partage en travaillant avec plusieurs partenaires, Annie Demers a cependant dû consentir plusieurs efforts avant qu’elle ne puisse commercialiser ses produits mettant à l’honneur le lupin doux.

Ne trouvant pas de semences de lupin en Amérique du Nord, la Lévisienne a dû s’envoler en Europe, en pleine pandémie en 2020, afin de dégoter différents lots de précieuses graines. Annie Demers a ensuite pu faire un test pour s’assurer que le lupin pouvait résister au climat québécois. En ayant cette confirmation en main, la production à plus grande échelle, sur des terres en régie biologique de la Côte-de-Beaupré et de la Beauce, a pu être lancée en 2021, pour une première récolte en 2022.

Toutefois, des écueils attendaient aussi Annie Demers pour la conception de produits transformés de lupin. Pendant huit mois, chez Mycélium, l’incubateur alimentaire situé au Grand Marché de Québec, la femme d’affaires lévisienne a mené des tests pour concevoir les premiers produits de Croque Lupin.

«(Par souci du développement durable) et pour utiliser le maximum de la valeur nutritive, je trouvais primordial de transformer le lupin en entier. En Europe, le lupin est placé en saumure sans la peau, parce que les consommateurs la trouvent coriace. En plus, le lupin n’est pas connu au Québec. Avec la croissance du snacking, je me suis tournée vers la collation. Comme les légumineuses rôties sont déjà présentes dans le marché, j’ai décidé de proposer du lupin rôti. J’ai réussi à trouver un procédé qui fonctionnait pour le produit après huit mois de recherche et développement. Le lupin est beaucoup plus difficile à rôtir que d’autres légumineuses, en raison de sa faiblesse en glucides et gras», a expliqué la fondatrice de Croque Lupin.

 Rêver grand

 Forte d’un accueil positif de ses grignotines aux saveurs barbecue, praline à l’érable, érable fumé et sel de mer ainsi que de prix entrepreneuriaux, Annie Demers s’attaque désormais à la croissance de Croque Lupin.

«Actuellement, je travaille à ce que les lupins rôtis soient disponibles dans des supermarchés santé, comme Avril. J’ai déjà reçu une demande de Costco pour mes produits, mais je n’ai pas encore les capacités de production pour produire en grande quantité. Mon but, c’est d’intégrer les grandes surfaces en 2025. Aussi, je veux développer d’autres produits à base de lupin, comme des cosmétiques. Mon rêve, c’est de tapisser mon site Web de produits de lupin et pouvoir conquérir d’autres marchés. Ma tête déborde d’idées», conclut la dirigeante de l’entreprise qui compte désormais deux employés.

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