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Le chef du Bloc plaide en faveur de la Davie

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Accompagné de Michel Boudrias, Yves-François Blanchet a demandé à Ottawa d'accorder de nouveaux contrats à la Davie. CRÉDIT : ÉRICK DESCHÊNES

12 févr. 2019 04:43

De passage au chantier maritime Davie le 12 février en compagnie du député bloquiste de Terrebonne, Michel Boudrias, le chef du Bloc québécois (BQ), Yves-François Blanchet, a profité de l’occasion pour réclamer au gouvernement fédéral «la juste part du Québec» des contrats consentis dans le cadre de la Stratégie de construction navale.

«Le Québec a payé 20 G$ d’une stratégie de 100 G$ et ne récupéra même pas 2 G$, à ce stade-ci, alors qu’il dispose d’un chantier maritime qui détient 50 % de la capacité de production navale au Canada. On n’arrête pas de nous promettre de revoir la politique et de nous dire qu’on envisage quelque chose, mais il n’y a rien. C’est très choquant», a déclaré M. Blanchet quelques minutes après sa visite des installations de l’entreprise lévisienne.

Estimant que Chantier Davie pourrait être en péril puisque le seul contrat fédéral dans le carnet de commandes de l’entreprise lévisienne ne s’amorcera qu’en 2021, le BQ a une nouvelle fois demandé à Ottawa une «intervention immédiate». 

Même si le gouvernement fédéral a répété dans les dernières semaines qu’il n’avait pas besoin de ce navire, la formation dirigée par Yves-François Blanchet espère que ses vis-à-vis libéraux changeront d’avis et commanderont à Davie l’Obélix. Ce deuxième navire ravitailleur temporaire «comblerait les besoins» de la Marine royale canadienne tout en assurant la survie du chantier, des emplois et de l’expertise québécoise, selon Michel Boudrias.

Même si pour le moment les exigences du BQ frappent un mur, Yves-François Blanchet a également partagé son espoir d’un retour en force de son parti à la Chambre des communes, ce qui permettrait de mieux défendre les intérêts de Davie selon lui.

«Le scénario qui terrifie le plus les deux principaux partis canadiens (libéraux et conservateurs), c’est de former un gouvernement minoritaire (l’automne prochain) avec une forte délégation du Bloc. À ce moment, le Bloc serait capable d’imposer des éléments de contrat. Ce serait profitable non seulement pour la région de Lévis, mais aussi ailleurs au Québec puisque Davie fait affaire avec plusieurs sous-traitants. La meilleure affaire qui peut arriver pour le Québec, c’est d’avoir quelqu’un qui va intervenir au bénéfice de la Davie et de ses sous-traitants plutôt que d’être influencé par le lobby des chantiers d’Halifax et de Vancouver», a argué le chef du BQ.

Nouvelle sortie des dirigeants et des employés

Présents également lors du passage d’Yves-François Blanchet, les dirigeants de Chantier Davie et les représentants syndicaux des travailleurs (sur la quatrième photo) ont aussi demandé qu’Ottawa accorde sa «juste part» au Québec et à l’entreprise lévisienne tout en critiquant les résultats actuels de la Stratégie nationale de construction navale.

Frédérik Boisvert, vice-président affaires publiques de Davie, a notamment souligné que des opportunités immédiates existaient et que le chantier maritime lévisien est prêt à répondre à l’appel.

«Davie n’est pas seulement un chantier de réparation de navire. Davie peut aussi construire des nouveaux navires. Donnez-nous des contrats ! Il y a pour 4 G$ de disponibles pour de nouveaux brise-glaces. On le sait (qu’il y a un besoin). Il y a des navires qui ne pouvaient circuler sur le Saint-Laurent en raison d’un embâcle sur le lac Saint-Pierre et la production de Rio Tinto souffre en raison des problèmes sur la rivière Saguenay. Les besoins sont criants et Davie a une expertise dans le brise-glace reconnue mondialement», a conclu M. Boisvert.

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