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Se rappeler une partie de l’histoire disparue

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Photo : Érick Deschênes

27 janv. 2023 08:30

Grand collectionneur de jouets anciens, le Lévisien Jean Bouchard a récemment partagé de nouveau sa passion aux lecteurs en publiant un troisième livre sur les jouets et l’enfance, Le dernier tour de manège : jouets au Québec 1939-1969. Avec ce troisième tome de son encyclopédie du jouet au Québec, le résident de Charny rappelle l’importance que les jouets fabriqués au Canada avait dans la vie des jeunes québécois de l’époque de l’après-guerre, une place qui s’est évaporée avec la montée en puissance des géants américains et asiatiques du jouet.

«Je voulais fermer comme il faut la boucle de mes livres sur les jouets et l’enfance. Il y a près d’une vingtaine d’années, j’ai réussi ma plus belle collecte de jouets anciens dans un ancien magasin général de Montmorency. J’ai ramassé plein de jouets des années 50 et 60 encore dans leur emballage et j’ai constaté qu’il y en avait plusieurs qui avaient été fabriqués au Canada. D’ailleurs, j’ai certains jouets dans ma collection qui ont été faits à Lévis. […] Comme il n’y a pas personne qui a parlé spécifiquement des jouets canadiens, j’ai décidé de m’y attaquer», a expliqué M. Bouchard sur l’origine de son nouveau projet littéraire.

Pour parler de l’histoire des jouets faits ici et de la place qu’ils occupaient dans la vie quotidienne des enfants québécois, Jean Bouchard a misé sur la même recette que celle utilisée dans ces deux précédents tomes portant sur les jouets : Du bolo au G.I. Jœ : jouets au Québec 1939-1969 et Jouets au Québec, 1939-1969. La seconde parade.

Ainsi, l’auteur lévisien a réuni des photos de plusieurs des quelque 2 500 pièces de sa collection de jouets anciens pour ensuite les regrouper par thèmes qu’il voulait aborder, comme les albums à colorier, les accessoires associés au hockey, les poupées ou les tirelires.

«Ce nouvel ouvrage est plus spécifique. Il est moins pour tout le monde, mais c’est un gros plus pour ceux qui ont mes deux précédents ouvrages. Il présente l’industrie canadienne du jouet qui était bien en place pendant la période que j’étudie. […] Je trouve cela désolant que notre industrie du jouet n’existe plus. Je voulais montrer qu’il y avait une part de nous qui était là et qui est disparue parce que de grandes compagnies américaines dominent désormais le marché. À l’époque, la plus grande entreprise de jouets du Commonwealth était basée à Toronto. Aussi, j’ai pu encore une fois faire un portrait de l’enfance à l’époque 1939-1969», a souligné M. Bouchard.

Fenêtre sur le passé

D’ailleurs, si ce troisième ouvrage complète la série de livres qu’il désirait écrire sur la majorité des œuvres réunies dans sa collection de jouets anciens, Jean Bouchard pourrait être tenté par une nouvelle aventure littéraire. Devenu par sa passion un historien du jouet et ethnologue, le Lévisien offre depuis plusieurs années des conférences sur les jouets et leur histoire ainsi que les modes de vie de l’enfance. Des rencontres qui ont permis au résident de Charny de réunir plusieurs anecdotes.

«J’espère que j’ai fini, mais ce qui me resterait à faire, c’est d’écrire les témoignages que les gens me font. C’est incroyable quand on parle de jouets les souvenirs qui ressurgissent chez les gens. Par exemple, j’ai fait une conférence dans Bellechasse et je racontais que plusieurs utilisaient des crottes gelées de cheval comme rondelle lorsqu’ils jouaient au hockey dans les années 50. Un des spectateurs m’a alors partagé que chez lui, ils utilisaient plutôt un navet, l’un des légumes consommés l’hiver par les familles», a partagé M. Bouchard, qui a donné plusieurs des pièces de sa collection au Musée POP de Trois-Rivières et au Musée de la civilisation de Québec.

Les personnes intéressées à se procurer une copie du plus récent livre de Jean Bouchard peuvent le joindre à groupereso@videotron.ca.

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