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Au bout du fil pour soutenir les proches aidants

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Sarah Gauvin et Nancy Laroche travail par téléphone pour apporter un soutien psychosocial aux proches aidants et répondre à leurs questions.� CRÉDIT : COURTOISIE

02 juin 2020 11:39

Seuls à la maison pour prendre soin d’un proche ou sans contact à cause des restrictions de visite dans les CHSLD et résidences, les proches aidants vivent des situations d’isolement ou se retrouvent démunis dans cette crise causée par la pandémie de la COVID-19. Sur le territoire, le Service de soutien aux proches aidants Lévis et Saint-Lambert les accompagnent.

C’est à distance et par téléphone que les intervenantes du Service de soutien aux proches aidants Lévis et Saint-Lambert informent, aident et écoutent ceux qui s’occupent d’une personne en perte d’autonomie. Du lundi au vendredi, Sarah Gauvin et Nancy Laroche répondent aux questions et apportent du réconfort aux proches aidants.

Une situation qui pèse lourd

«Depuis le début de la pandémie, les proches aidants se sont retrouvés à leur domicile», rappelle Caroline Parent, directrice du Service d’entraide de Breakeyville, dont fait partie le Service de soutien aux proches aidants.

«Certains sont à la maison à temps plein avec un proche en perte d’autonomie, d’autres se sont retrouvés coupés de la personne qui est en CHSLD ou en résidence.» Ces deux problématiques pèsent aujourd’hui lourdement sur les proches aidants qui rencontrent des difficultés, se sentent isolés ou même sont en détresse psychologique.

«Au départ, tout le monde avait peur, se souvient Caroline Parent. Les proches aidants sont restés à la maison et ont respecté les consignes. Ils ne voulaient pas tomber malade ou rendre leurs proches malades.»

Mais, la directrice du service constate que la situation affecte de plus en plus le moral, le quotidien ou les ressources des proches aidants et des personnes dont ils prennent soin.

«Malgré ce qui a été annoncé pour les visites en CHSLD ou en résidence, la réalité n’est pas si évidente sur le terrain, constate-t-elle. Et ceux qui sont à domicile avec leurs proches ressentent un essoufflement sans les services de répit à leurs côtés.»

Maintenir un accompagnement à distance

Avant la pandémie, le Services aux proches aidants leur proposait aussi des activités de groupe pour briser leur isolement, en plus de réaliser les suivis et de les accompagner. Des rendez-vous qui ont cessé avec l’arrivée du coronavirus. Depuis le début de la crise, les intervenantes sont mobilisées afin d’apporter un soutien psychosocial par téléphone.

Les intervenantes prennent aussi en charge les personnes qui appellent pour la première fois, même si elles ne sont pas sûres d’être un proche aidant, soit parce que la situation est nouvelle, soit parce qu’elles n’ont pas encore mis de mots sur leur réalité. Si le service ne peut répondre à leur demande, ces personnes seront orientées vers d’autres ressources. «Il ne faut pas avoir peur de téléphoner», rassure Caroline Parent.

Il existe aussi une ligne nationale Info-aidant, gérée par un autre organism, L’Appui. Les conseillers, qui peuvent être joints au 1 855 852-7784, sont là pour répondre aux questionnements des proches aidants et les soutenir.

Relancer le service de répit

Dans la perspective du déconfinement progressif, le Services aux proches aidants Lévis et Saint-Lambert réfléchit désormais à la possibilité de relancer son service de répit. Il s’agit de bénévoles qui se rendent au domicile des proches aidants pendant une période de trois heures, chaque semaine ou toutes les deux semaines.

«Leur rôle, c’est d’être une présence sécurisante», explique Caroline Parent. Les bénévoles ne prodiguent pas de soins d’hygiène, ne font pas le ménage ni la cuisine. Ils permettent aux proches aidants d’aller prendre une marche, de se reposer ou de sortir, tout en veillant sur la personne dont ils prennent habituellement soin. 

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