J’aimerais partager une version différente de l’événement «COVID-19 : un plancher de danse dans une école secondaire de Lévis» (article de Jean-François Racine du 18 novembre 2020 dans le Journal de Québec).
Je suis une élève en 5e secondaire à l’école secondaire Pointe-Lévy. Et oui, mercredi matin, l’école a organisé, comme à chaque année, un déjeuner des finissants. Dans les années précédentes, les déjeuners, sans COVID, se déroulaient à la cafétéria, avec un repas chaud et un beau rassemblement de tous les 5e secondaire, accompagnés de musique et de décors, selon un thème précis.
Cette année, en respect avec les consignes de la Santé publique, des repas froids étaient servis dans notre classe-bulle. À notre arrivée, quelle joie nous avons ressentie d’entendre la musique résonner et de sentir une atmosphère ressemblant à une fête! Un DJ était installé dans le hall d’entrée, sur une petite scène, les lumières étaient tamisées et il y avait des espaces prévus pour prendre des photos, avec nos déguisements liés au thème. Nous avons vécu un court moment de bonheur, où le temps a semblé s’arrêter. Nous nous sommes dirigés à nos classes-bulles et la musique était diffusée live aux étudiants dans les locaux. Nous avons joué au bingo pendant cette pause de l’horaire habituel.
La situation actuelle est très difficile pour tous, et aussi pour nous, les adolescents. Nous devons faire le deuil de plusieurs choses dont des rencontres avec nos amis, en dehors de l’école. Nous sommes résilients et acceptons tant bien que mal cette nouvelle réalité. La direction de l’école et nos professeurs font d’immenses efforts afin que nous puissions avoir un semblant de dernière année du secondaire. Je leur lève mon chapeau et les remercie. Nous sommes plus qu’incertains de la tenue d’un bal de finissants et de la remise de diplômes, tels qu’on les connaît. Encore des deuils à prévoir.
Le DJ étant invité à rester jusqu’après la fin de la première pause, certains élèves ont profité de l’occasion pour se rassembler près du hall d’entrée. Ce rassemblement a duré un maximum de cinq minutes, avant que des professeurs viennent disperser les étudiants et les inviter à se rendre à leur local respectif. Je tiens à mentionner que le port du masque est très bien respecté à l’école, tous le portent avec beaucoup de rigueur.
Pouvons-nous vivre de petits moments de bonheur, à 16-17 ans, à une étape cruciale de notre vie, sans se faire critiquer ouvertement et publiquement?
Sachez que je comprends les craintes soulevées dans l’article et je suis tout à fait en accord avec les mesures de Santé publique. Mais cet événement anodin ne mérite pas le jugement qu’il reçoit et la direction de l’école et toute son équipe devraient plutôt être saluées de la créativité et la patience dont ils font preuve pour nous donner quelques petits plaisirs, en ces moments, avouons-le, déprimants.
Élyse Proteau
Élève de 5e secondaire
Programme de Langues et Multimédias
École secondaire Pointe-Lévy