Dans le cadre d’une conférence de presse et d’une visite de son campus de Saint-Nicolas, QScale a officiellement conclu un partenariat avec Énergir, le 16 mars dernier. Cette entreprise québécoise œuvrant dans le secteur énergétique se chargera de la distribution de la chaleur produise par les installations d’hébergement de supercalculateurs lévisiennes de QScale.
«Avec notre projet QScale 01 à Lévis, lorsque nous fonctionnerons à pleine capacité, nous pourrons chauffer l’équivalent de 100 terrains de football de serres (avec la chaleur que nos activités produiront). C’est une énorme quantité d’énergie. C’est pour cela que nous nous associons aujourd’hui avec des experts en récupération de chaleur», a d’emblée expliqué Vincent Thibault, vice-président exécutif stratégie et ESG ainsi que cofondateur de QScale, sur l’origine du partenariat.
Rappelons d’emblée qu’à terme, QScale prévoit la construction de huit blocs sur le site qu’il occupe à Saint-Nicolas afin d’héberger des supercalculateurs, grâce à un investissement de près de 900 M$. Présentement, le premier bloc sera bientôt mis en opération et la phase 2 du projet démarrera bientôt.
Lorsque toutes les unités du campus lévisien de QScale seront en marche, le site consommera beaucoup d’énergie, soit près de 100 mégawatts (MW). Désirant que QSscale soit une solution respectueuse de l’environnement, ses fondateurs, Martin Bouchard, Vincent Thibault et Dany Perron, ont également opté pour que le centre de traitement informatique en intelligence artificielle soit également un centre de récupération énergétique.
L’eau utilisée pour refroidir les supercalculateurs sera récupérée et l’eau devenue chaude pourra ensuite être distribuée à des entreprises qui le désirent. À terme, QScale disposera sensiblement du même niveau d’énergie utilisée pour faire fonctionner les supercalculateurs hébergés en chaleur, soit l’équivalent de l’énergie nécessaire pour chauffer 15 000 foyers.
Une entente pour concrétiser d’autres partenariats
Dans le cadre du partenariat noué avec Énergir, QScale fournira gratuitement la chaleur produite par ses installations au distributeur d’énergie québécois. Énergir sera responsable de mettre en place les tuyaux dans le sol qui permettront d’amener l’eau chauffée dans les entreprises qui désireront lui acheter cette source d’énergie. Après que ces dernières auront utilisé l’eau chaude, grâce au circuit fermé créé, l’eau désormais froide pourra être retournée chez QScale pour refroidir de nouveau les supercalculateurs.
QScale possède l’équivalent de 100 terrains de football à proximité dans une zone agricole pour appuyer des projets qui utilisera la chaleur qu’elle produit. Toutefois, Énergir estime que l’eau chaude produite par QScale pourra être transportée dans un rayon de 10 kilomètres. L’énergie thermique créée par QScale peut notamment être utilisée pour des serres agricoles, des productions de protéines d’insectes ou des séchoirs agricoles.
Au moment d’écrire ces lignes, Énergir a lancé des études technico-économiques de faisabilité avec certaines entreprises qui ont approché QScale pour utiliser son énergie thermique récupérée. «Pour le moment, il est trop tôt pour parler du montant de notre investissement. Mais ce projet s’inscrit bien dans notre volonté de diversification et nous avons déjà une certaine expertise dans ce domaine grâce à nos activités à Montréal. La solution de QScale propose une énergie propre, constante et qui sera également prévisible quant à son coût. Nous voulons accueillir des projets et on espère que l’annonce d’aujourd’hui va inciter des promoteurs intéressés par cette énergie à nous contacter», a partagé Jean-François Jaimes, directeur exécutif, développement, énergie renouvelable et gaz naturel liquéfié chez Énergir.
Notons finalement que le président et cofondateur de QScale, Martin Bouchard, a dévoilé que le projet QScale «se passait très bien» à Lévis et que la solution développée par la firme répondait à un besoin. D’ailleurs, l’entreprise désire acquérir un site à Saint-Bruno-de-Montarville, en Montérégie, afin de créer un deuxième campus de traitement informatique à récupération d’énergie.