À la suite de la séance du comité de démolition par visioconférence le 3 septembre pour traiter la demande de démolition de l’immeuble situé au 220, rue Napoléon-Mercier, connu sous le nom des Scies Mercier, des Lévisiens ont à nouveau fait part de leur opposition à la destruction du site bâti dès 1880 et demande au comité de rejeter la demande.
Sur son site Internet, le Comité de quartier du Vieux-Lévis présente en quatre arguments documentés les raisons pour lesquelles les Scies Mercier ne devraient pas être démolies. Le texte «Plaidoyer pour sauver les bâtiments des Scies Mercier» a été écrit par Yvan-M. Roy, historien local.
L’argumentaire présente d’abord les observations de l’historien sur l’état des constructions. «Le bâtiment ne s’est pas détérioré depuis dix ans au point d’être devenu irréparable. Le Comité devrait rejeter la demande en démolition», écrit-il. De ses propres constatations, Yvan-M. Roy souligne que «j’ai constaté que les dix années passées n’avaient pas attaqué les fondations du bâtiment central».
S’appuyant sur le Plan d’urbanisme de Lévis, l’historien rappelle ensuite que «la Traverse et le Vieux Lévis sont des éléments identitaires majeurs et que pour sa part, la Côte-du-Passage est un axe routier identitaire majeur. Le terrain des Scies Mercier longe la Côte Fréchette qui relie la Côte-du-Passsage à la rue Saint-Laurent (autrefois rue Commerciale), l’artère principale du quartier de la Traverse».
De ce fait, Yvan-M. Roy croit que «la démolition des Scies Mercier est contraire à la préservation de l’identité Vieux-Lévis». Chargé d’une riche histoire et ayant marqué le paysage lévisien, les bâtiments «constituent un des derniers éléments de l’architecture industrielle et traditionnelle du Vieux-Lévis», ajoute-t-il.
«Les vieux bâtiments de Scies Mercier méritent de conserver une place autre que celle illustrée sur d’antiques photographies. Il faut sauver les Scies Mercier de la brutale démolition. Les bâtiments des Scies Mercier, c’est l’image de la dynamique industrielle de deux grandes familles. La démolition nous fera passer pour un peuple d’iconoclastes. Il ne restera que l’asphalte d’une rue pour rappeler la mémoire et passage des fondateurs Mercier et Garant», conclut l’historien.
Un bâtiment industriel unique
Dans un courriel adressé au comité de démolition, le vice-président au patrimoine du Groupe d’initiatives et de recherches appliquées au milieu (GIRAM), Gaston Cadrin, faisait savoir que l’organisme de Lévis n’est pas «convaincu de démolir le bâtiment des Scies Mercier, malgré les timides efforts de l'architecte du promoteur d'intégrer un bâtiment ultramoderne de six logements ou condos dans une trame urbaine traditionnelle».
Le GIRAM croit que la réhabilitation de ce bâtiment industriel «unique» à des fins de culture et d'interprétation d'un volet de l'histoire de Lévis serait «plus porteur pour l'avenir». Et de compléter que «cela signifie, bien sûr, l'implication de la Ville de Lévis, une ville de plus de 145 000 habitants qui ne possède très peu de centres pour l'interprétation de son histoire par rapport à d'autres villes de même taille».
Finalement, le GIRAM demande à la Ville de citer le bâtiment en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel.