Angany, pharmaceutique franco-canadienne qui possède un laboratoire à Lévis, travaille présentement à l’élaboration d’un médicament qui permettrait de guérir et de prévenir la COVID-19. Complémentaire au vaccin, ce remède pourrait s’avérer très efficace pour lutter contre les variants.
Habituellement spécialisée dans le domaine des allergies, Angany a décidé de mettre la main à la pâte dans la lutte contre la COVID-19 depuis le printemps dernier. Cet automne, l’entreprise pharmaceutique a développé un traitement intraveineux, toujours au stade des essais précliniques, à base d’anticorps monoclonaux, qui pourrait immuniser temporairement les gens contre le coronavirus et ses variants, ainsi que d’aider les malades.
«Quand on parle de vaccin, on parle d’une injection de substances contre lesquelles le système immunitaire va vouloir se défendre en produisant des anticorps. Chez Angany, on offrirait une immunité immédiate aux gens», explique Guy Tropper, vice-président exécutif aux affaires médicales et corporatives. Ainsi, ce médicament serait complémentaire au vaccin et une solution quant à l’arrivée des variants.
«Ce qui pourrait arriver avec les variants, c’est que les gens vont être vaccinés, mais ces vaccins ne couvriront pas nécessairement tous les variants. Donc, il y aura encore des malades. Si on veut rouvrir l’économie et permettre aux gens de ne plus être aux prises avec les mesures sanitaires qu’on connaît, il va falloir une façon rapide de traiter les personnes qui seront malades», expose M. Tropper.
Avec ce produit que la pharmaceutique franco-canadienne développe, il serait possible d’offrir une protection temporaire face au virus qui s’étirerait sur des semaines voire des mois.
Au stade préclinique
Pour le moment, Angany vient de terminer ses tests précliniques qui se sont révélés concluants. En effet, les anticorps monoclonaux qu’ils ont développés à base de plante ont démontré qu’ils étaient «extrêmement neutralisants», c’est-à-dire très efficaces.
«Pour la première souche, les vaccins déjà en place devraient faire un bon travail, on n’est pas inquiet. Là où ça devient différent, c’est au niveau des variants […] avoir une technologie qui permet de créer rapidement des anticorps monoclonaux extrêmement neutralisants, c’est là que ça devient extrêmement important», soutient le représentant de la pharmaceutique.
Ainsi, ce médicament pourrait permettre, par exemple, aux voyageurs d’aller dans un pays où un variant court et où la vaccination n’a pas encore eu lieu et ainsi être immunisé contre le virus le temps de son voyage. Dans d’autres situations, il pourrait être offert aux personnes qui, pour des raisons de santé, ne peuvent pas recevoir le vaccin afin qu’elles soient malgré tout en sécurité. Il pourrait aussi sauver la vie des personnes qui contractent le virus et qui sont à risques de développer des complications.
Angany est présentement aux portes des tests cliniques sur des humains dans le développement de ce produit. Cependant, conduire ces tests demande des ressources financières élevées, c’est pourquoi la pharmaceutique est dans l’attente d’un appui financier des différents paliers gouvernementaux.
Si les gouvernements décidaient d’aller de l’avant avec le développement de ce médicament, les Canadiens seraient les premiers à obtenir le remède et cette protection temporaire à la COVID-19, croit Guy Tropper qui constate que les pays qui ont créé les vaccins contre le coronavirus l’ont offert à leur population en premier.