Sur la première photo : Mégane et Noémie sont les guides naturalistes qui accueillent les visiteurs. Sur la deuxième photo : La tourbière compte quelque 600 mares. �Photos : Aude Malaret

Milieu humide abritant une faune et une flore caractéristiques des tourbières, la Grande Plée Bleue a été aménagée il y a cinq ans pour la visite du public. La Société de conservation et de mise en valeur de ce territoire naturel exceptionnel voudrait qu’il soit protégé et devienne une réserve écologique.

Imaginez un territoire tellement acide que certaines des plantes qui y vivent sont carnivores et se nourrissent de minuscules invertébrés afin de survivre dans cet environnement pauvre en éléments nutritifs. Ces conditions de croissance difficile ont modelé le paysage distinctif des tourbières avec leurs conifères chétifs, leur sol d’arbustes et de broussailles et leur colonie de mousses, les sphaignes. Plusieurs végétaux, adaptés à ce milieu, y poussent toutefois parfaitement à leur aise et forme un écosystème riche et diversifié.

C’est la sphaigne qui rend le milieu très acide. «Quand elle prend ses nutriments, elle rejette des ions positifs qui créént une acidité. C’est caractéristique d’une tourbière», expliquent Noémie et Mégane, les guides naturalistes qui accueillent les visiteurs cet été, deux passionnées qui sont par ailleurs étudiantes en biologie.

La tourbière se forme par l’accumulation des matières organiques qui constituent la tourbe. «Quand les plantes meurent, elles ne se décomposent pas et restent dans le sol, puis sont ensevelies par la sphaigne et de nouvelles plantes», expliquent les guides. 

Âgée de 9 500 ans, la Grande Plée Bleue était à l’origine un lac qui, envahi par la sphaigne, a progressivement été enseveli sous la couche de tourbe qui peut atteindre jusqu’à 6 mètres. La tourbière compte aujourd’hui plus de 600 mares sur un territoire de 15 km2. Elle a été officiellement répertoriée en 1985.

L’accès se fait par un sentier de 1,2 km dans la forêt, puis une passerelle de 725 mètres aménagées dans la tourbière permet aux visiteurs d’admirer le paysage en toute sécurité. Une tour d’observation offre même un panorama à 360° sur la vaste étendue.

Lors de la construction des installations en bois, les travaux ont été principalement réalisés à la saison froide à cause de la nature humide des sols. «Ils ont mis des plaques de bois sur la tourbière, pour que le poids de la machinerie soit réparti sur le sol. La construction a été faite avec des machines manuelles pour éviter que la grosse machinerie rentre et s’enlise dans la tourbe», racontent-elles.

Découvrir un milieu fragile

Accueillis dans un petit chalet, les visiteurs peuvent découvrir des fourrures d’animaux sauvages et leurs traces avant de partir explorer la tourbière. «On se dirige dans la forêt et on fait un arrêt pour parler de l’histoire de la tourbière, la personne qui l’a découverte, ce qui a été fait depuis 1985. Quand on arrive à la tourbière, on explique ce que c’est, présentent Noémie et Mégane. On s’arrête aussi près d’une mare et on explique pourquoi elle se trouve ici, on montre la profondeur de tourbe qui peut aller jusqu’à six mètres. On présente aussi la faune, le poisson qui vit dans les mares. On parle des tapis flottants et donc de la sphaigne qui vient envahir l’eau.»

Milieu fragile, la Grande Plée Bleue n’est protégée par aucun statut de conservation, malgré plusieurs demandes au ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques pour que cet écosystème devienne une réserve écologique, ce qui permettrait de le mettre à l’abri de toute exploitation de ses ressources naturelles.

«Une réserve écologique, c’est un territoire qui a un statut de protection très élevé, comme les parcs du Canada et du Québec ou les réserves fauniques», soulignent Noémie et Mégane. Ces territoires protégés ont pour vocation la conservation, la recherche et l’éducation.

«C’est important de protéger la tourbière pour sa faune et sa flore qui y habitent. Aussi, une tourbière emmagasine le carbone et le garde dans la terre. Toutes les tourbières dans le monde contiennent le tiers du carbone prisonnier dans la terre. C’est important dans un contexte de changements climatiques», font valoir les guides. Plus du tiers des tourbières de la planète sont d’ailleurs situées au Canada.

Les visites guidées sont gratuites et sur inscription, du mercredi au samedi à 9h et 13h30, jusqu’au 21 août. Prévoir 2h30. Les visites libres sont permises le dimanche. Les guides sont présentes sur le sentier. Informations : grandepleebleue.ca, page Facebook @tourbieregrandpleebleue et 418 903-6660. La Grande Plée Bleue est située au 1170, chemin Ville-Marie à Lévis, dans le secteur Pintendre.

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