Malgré toutes les mesures mises en place pour éviter les décès, la pandémie a entraîné une mortalité beaucoup plus importante par rapport à une année moyenne», a souligné Marie-Hélène Guertin, conseillère scientifique à l’INSPQ et autrice principale de l’étude.
En effet, ce sont 64 025 décès toutes causes confondues qui ont été comptabilisés dans la province entre le 23 février 2020 et le 2 janvier 2021 comparativement à la tendance qui estimait 58 625 décès pour cette même période.
Malgré que la surmortalité est de 5 400 décès durant la période observée par l’étude, ce sont 8 489 décès qui sont liés à la COVID-19. Cette statistique est explicable par le fait que l’INSPQ a observé une diminution des autres causes de décès, notamment en raison des mesures sanitaires mises en place par la Santé publique afin de combattre la COVID-19.
Notons que la Santé publique attribuait un décès à la COVID-19 dès que la personne décédée était infectée, qu’elle en soit la cause principale ou secondaire.
Un important taux de surmortalité lors de la première vague
Durant la première vague de COVID-19, soit entre le 22 mars et le 27 juin 2020, l’INSPQ a constaté un taux de surmortalité de 25 %. Au cours de cette période, ce sont 4 500 décès excédentaires qui ont été enregistrés, dont plus de 30 % était des personnes de 80 ans et plus. Ces chiffres s’expliquent par l’entrée du virus dans les RPA et CHSLD du Québec de façon «disproportionnelle» comparativement au reste de la population.
Pour la période de la deuxième vague, s’étirant du 13 septembre au 2 janvier selon l’étude, 1 200 décès excédentaires ont été enregistrés, soit 6 % de plus que les estimations. Ces décès supplémentaires ont été répartis de façon «semblable» entre les différents groupes d’âge, indique l’INSPQ. Soulignons toutefois que ces données ne comprennent pas la hausse importante des cas survenue entre les mois de janvier et février 2021.
Au cours des 20 dernières années, il n’y a pas eu une hausse des mortalités aussi significative au Québec, selon ce que rapporte l’INSPQ.
Pour établir les paramètres de cette étude, les chercheurs de l’établissement public se sont basés sur les statistiques des huit dernières années, tout en prenant en compte l’âge, les tendances annuelles et l’accroissement démographique. L’INSPQ ajoute également que ce rapport est partiel, qu’il ne reflète qu’une portion de la pandémie et que d’autres données et études permettront aux chercheurs d’observer l’ampleur des impacts du coronavirus dans la province.