Les gestionnaires de résidences privées pour aînés sont à bout de souffle. Depuis presque un an maintenant, ils dorment peu, veillent beaucoup, et travaillent sans relâche pour sauver la vie des 140 000 aînés qui ont fait le choix de leur résidence comme milieu de vie. Réjean Hébert devrait les soutenir et saluer leur résilience et leur dévouement au lieu de les insulter sans aucun fondement.

On s'attendrait de la part d'un homme de science comme le Dr Hébert qu'il s'appuie sur des faits, plutôt que sur des préjugés fallacieux, pour diffuser à tout vent des mensonges et des opinions tendancieuses et déconnectées de la réalité concernant les résidences pour aînés.

Après tant d'années comme gériatre, et quelques mois comme ministre de la Santé et des Services sociaux, on se serait attendu de la part du Dr Hébert à une meilleure connaissance de la réalité des résidences privées pour aînés. Clairement, il y a plusieurs lectures qui ont été omises de son côté.

Quand on suit les propos de Dr Hébert, on sent qu'il est tout bonnement aveuglé par une haine aussi incompréhensible qu'injustifiée des résidences privées pour aînés, qui sont, faut-il le rappeler, des milieux de vie choisis librement par 140 000 aînés du Québec. Nous souhaitons rappeler à M. Hébert que depuis son passage rapide au ministère de la Santé, ce sont deux résidences privées pour aînés qui ferment leurs portes au Québec à toutes les semaines. 

Depuis 2014, on parle de près de 600 fermetures qui ont entraîné le déracinement douloureux de milliers d'aînés de leur communauté. Comment pouvoir être aussi insensible à cette triste réalité? Les 1 700 gestionnaires de résidences pour aînés du Québec, qui prennent soin de 140 000 Québécoises et Québécois qui ont bâti notre société, n'ont pas besoin du fiel du Dr Hébert. Ils ont besoin, et méritent amplement, notre soutien et nos remerciements pour avoir passé à travers la pire crise sanitaire du Québec en sauvant autant de vies.

Yves Desjardins
Président-directeur général du RQRA