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Lettre ouverte - Mon plan concret pour protéger et renforcer la langue française

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CRÉDIT : COURTOISIE

17 févr. 2021 02:49

Notre pays a été bâti sur la base d’un compromis entre deux peuples fondateurs, l’un francophone, l’autre anglophone, avec la contribution des Premières Nations. Cet esprit de collaboration doit demeurer au cœur de l’action gouvernementale. Un pays qui ne préserve pas son partenariat fondateur est malheureusement voué à l’échec.

Un élément essentiel de cette entente est la langue française. Celle-ci fait partie de l’identité profonde de notre pays. C’est à notre gouvernement fédéral qu’incombe le devoir d’assurer l’épanouissement des communautés francophones d’un océan à l’autre. Après tout, ce pays est né en français.

Pourtant, quand vient le temps de parler de gestes concrets pour protéger le français, les libéraux de M. Trudeau longent les murs. Ces derniers ont de belles paroles, mais ultimement, ils voient les francophones comme une minorité parmi d’autres. C’est pour cette raison que la modernisation de la Loi sur les langues officielles ne cesse d’être reportée. Le dernier à l’avoir modernisée est Brian Mulroney, un premier ministre conservateur. Plutôt que d’avoir le courage de M. Mulroney, les libéraux proposent un livre blanc – un écran de fumée électoral qui ne changera rien. On a assez attendu, c’est le temps de passer à l’action.

Le dernier rapport du commissaire aux langues officielles démontre, une fois de plus, l’urgence d’agir pour freiner le recul du français au Canada. Le gouvernement fédéral doit arrêter de se fermer les yeux sur cette situation. Disons les choses franchement : d’un océan à l’autre, incluant à Montréal, le français est en déclin. Après 5 ans au pouvoir, les libéraux préfèrent encore jaser au lieu d’agir, car pour eux, ce n’est pas une priorité.

Voici ce que le Parti conservateur propose : premièrement, le libellé de la loi sur les langues officielles doit être modifié pour avoir plus de mordant. Ensuite, là où la loi reste vague en parlant de «mesures positives», je veux une action concrète. Je veux également centraliser l’ensemble des pouvoirs d’application et d’exécution de la Loi au sein du Conseil du Trésor. Il est aussi temps de mettre sur pied un tribunal administratif qui traitera sérieusement les plaintes et améliorera les services offerts aux francophones partout au Canada.

Ces quatre mesures vont contribuer à moderniser la Loi sur les langues officielles. Mais, je m’engage à aller encore plus loin.

En plus de moderniser son contenu, il faut aussi revoir l’esprit de la loi. À l’heure actuelle, la loi est basée sur le principe de réciprocité entre nos deux langues officielles. Mais soyons honnêtes, cela ne correspond pas à la réalité sur le terrain. Depuis des décennies, les libéraux refusent de reconnaître qu’au Canada, seul le français est menacé. Quant à moi, je vais être clair : le gouvernement fédéral doit maintenant établir une approche asymétrique qui protège le français en priorité.

Finalement, là où nous devons agir de manière urgente, c’est au niveau des écoles et des universités. Nos professeurs sont les acteurs de première ligne qui assurent la transmission d’une éducation francophone à la prochaine génération. Ils méritent un financement stable. Je m’engage donc à participer de façon significative au financement de l’éducation postsecondaire francophone en milieu minoritaire et à créer une nouvelle enveloppe budgétaire. L’importance de ces universités dans l’épanouissement des communautés francophones explique amplement cette attention particulière du gouvernement fédéral. 

Ainsi, une modernisation de la Loi sur les langues officielles, un esprit renouvelé qui priorise la protection du français, et une enveloppe budgétaire pour nos universités francophones en milieu minoritaire. Voilà ce que je vais commencer dans les 100 premiers jours d’un gouvernement conservateur. Il est temps de passer à l’action pour le français à travers le Canada. Vous pouvez compter sur moi.

Erin O’Toole

Chef du Parti conservateur du Canada et de l’Opposition officielle

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