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Lettre d'opinion - Troisième lien à l'est : position gouvernementale?

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CRÉDIT : MINISTÈRE DES TRANSPORTS DU QUÉBEC - ARCHIVES

19 avr. 2021 07:52

Les études et les discussions rendues publiques concernant le projet du troisième lien ont permis de connaître les différentes prises de positions inhérentes à ce dossier. J’aimerais vous faire part, de divers éléments qui sont secondarisés dans les discussions et dont les assisses mériteraient un questionnement ou une révision.

À la lecture des propos du maire de Lévis, tout porte à croire que ce dernier est devenu le porte-parole officiel du gouvernement du Québec, relativement au projet du troisième lien à l’est, en plus d’être le seul interlocuteur dans ce dossier.

Mais c’est là le hic : le troisième lien ne concerne pas seulement les villes de Lévis et de Québec.

Il faut tenir compte du rôle crucial que le transport des personnes, des denrées agricoles et des produits manufacturés jouera pour des décennies à venir dans le développement économique de tout l’est du Québec. Faut-il rappeler que les gens de cette région, ont voté majoritairement pour un parti politique, qui véhiculait une promesse phare, soit un lien contribuant à établir un grand réseau routier périphérique dans la région de la Capitale-Nationale. Pas d’un simple lien de centre-ville à centre-ville.

Le côté paradoxal d’un lien entre les centres-villes c’est qu’il créerait en fait, un goulot d’étranglement pour la circulation. Or, l’objectif d’un lien périphérique est d’accroître la fluidité du trafic, non de le congestionner à la sortie d’un axe routier. Un tel lien à l’est permettrait cette fluidité en établissant une boucle entre les infrastructures routières déjà existantes. Les usagers désireux de se rendre dans l’un des deux centres-villes, pourront emprunter les sorties appropriées de l’artère périphérique.

En fait, il s’agit d’appliquer la logique voulant que pour tous les contournements routiers existants, on n’a pas à traverser un village qui est contourné par une autoroute, à moins d’avoir affaires au centre du village. Est-ce normal qu’un camion en provenance de Matane ou des Maritimes, circulant vers le Saguenay-Lac-St-Jean, doive passer par deux centres-villes? Qui plus est, toujours selon le même interlocuteur, les utilisateurs d’un lien à l’est devraient payer pour traverser le fleuve. Pas de problème à condition que le même tarif soit exigé pour traverser les ponts à l’ouest. Pas question de deux poids, deux mesures.

Avec toute la modestie et le respect qui s’imposent, j’invite les responsables gouvernementaux «au chapitre du troisième lien à l’est» à prendre en considération, la volonté exprimée par la majorité.

Ne serait-il pas normal que la population soit informée de l’évolution de ce dossier par le gouvernement lui-même et non par un intermédiaire.

Il est impératif que les gens de tout l’est du Québec, autant de la Rive-Nord que de la Rive-Sud, se manifestent afin d’éviter de voir dépérir leur région au profit d’une autre.

Depuis plus de 100 ans, les gens de l’est, souvent pris dans le trafic, font un long détour à chaque fois qu’ils veulent circuler d’une rive à l’autre. Il semble que ce n‘est pas exagéré d’affirmer que cette fois-ci, c’est à leur tour d’être traités en toute équité.

Bertrand Goulet

Député provincial de Bellechasse pour l'Union nationale de 1976 à 1981

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