L'une des deux tourelles de la Terrasse du Chevalier-De Lévis, le 6 septembre 2022. Photo : Claude Genest

Endroit incontournable en face de Québec, la Terrasse du Chevalier-De Lévis est une construction qui date de la Grande Dépression des années 1930. Dans les faits, l’idée d’une terrasse remonte au 19e siècle et fut popularisée par le journal L’Écho de Lévis à partir de 1871. Un article d’un dénommé Ludovic paru en juillet 1891 apporte de nouveaux éléments au dossier.

Par Claude Genest - Collaboration spéciale

La documentation sur la terrasse demeure, encore aujourd’hui, peu abondante. Je me souviens d’avoir passé des heures et des heures en compagnie de ma conjointe les samedis il y a quelque 17 ans à parcourir les anciens journaux à la bibliothèque de l’Université Laval dans le but de reconstituer son histoire article par article, document par document. Cela a donné lieu à un texte de Claudia Méndez (1968-2016) dans la revue La Seigneurie de Lauzon en 2007 qui est devenu, du coup, la référence sur le sujet.

De la suggestion publique d’une terrasse dans L’Écho de Lévis en 1871 jusqu’au début des travaux en 1929, on constate un espace dans le temps qui est passablement vide d’information. C’est dans ce contexte qu’un article paru dans Le Travailleur de Lévis, le 25 juillet 1891, a fortement attiré mon attention. Sous le pseudonyme de Ludovic, l’auteur y esquisse une vision très proche de ce que sera la terrasse plus de 40 ans plus tard. Au surplus, son texte nous permet de constater que ses suggestions sont appuyées par des interlocuteurs de l’extérieur de Lévis.

Âgé de 26 ans, Ludovic affirme que, bien qu’il aime la ville, il y souffre de mélancolie faute d’amusements. Son texte porte d’ailleurs le sous-titre larmoyant «La ville où l’on s’ennuie». Bien en peine, il nous raconte s’être rendu au parc Shaw (site de la terrasse actuel) qu’il trouve à moitié abandonné alors que jadis les gens allaient casser «une croûte arrosée d’un verre de lait ou de petite bière». Il met les élus au défi de donner un peu de lustre à l’endroit et d’en faire un jour «une magnifique terrasse qui pourrait rivaliser avec celle de Québec, et lui serait même supérieure, vu les magnifiques arbres qui la longeraient. Cette idée n’est pas neuve; nous ne faisons que lui donner de l’actualité», écrit-il.

Le texte de Ludovic ne reste pas sans écho. Une semaine plus tard, le 1er août 1891, un entrefilet qui s’intitule «Le parc Shaw» nous informe que des publications ont réagi positivement aux propos de la personne qui s’ennuie : «plusieurs journaux, entre autres l’Électeur, la Justice, le Canadien et l’Événement (…) ont approuvé les améliorations que nous proposions, ajoutant avec nous que les quelques travaux qui devraient être exécutés feraient de ce parc l’un des endroits les plus pittoresques de la ville». Encore aujourd’hui, on peut dire que ces visionnaires, dont Ludovic, avaient raison et la terrasse demeure un endroit incontournable de Lévis.

Finalement, la construction de cette structure distinctive débute en 1929 avec des travaux préliminaires et le chantier bénéficie des différents programmes visant à employer des chômeurs lors de la Grande Dépression des années 1930. Le chantier qui, notons-le, traîne en longueur est complété en 1937 avec la finalisation des tourelles. Comme le concluait Claudia Méndez en 2007 : «la Terrasse de Lévis est une idée qui a germé dans le milieu; elle a été bâtie par des gens du milieu et est encore fréquentée en majorité par eux. Lévis serait-elle la même sans sa terrasse?».

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