Pour soutenir sa croissance exceptionnelle, le fabricant de composants de fenêtres et de portes-patio P.H. Tech a accueilli de nouveaux investisseurs dans son capital, Banque Nationale Placements Privés et Desjardins Capital, qui ont permis à ses dirigeants de racheter l’entreprise de Lévis.
En 60 ans d’existence, la petite entreprise fondée à Lévis par deux entrepreneurs en construction, Raymond et Dominique Dallaire, est devenue un joueur majeur dans l’industrie canadienne, qui affiche des revenus de près de 100 M$. Dès ses débuts, P.H. Tech mise sur un nouveau matériau, le PVC, qui fera son succès, sans cesse renouvelé par les innovations de produit.
«On est sur une belle lancée depuis les sept dernières années. Pour soutenir cette croissance, ça prend du capital. Il faut investir dans l’innovation et dans l’équipement», explique Caroline Dallaire, présidente de P.H. Tech depuis 2015 et représentante de la deuxième génération de dirigeants de la famille Dallaire.
Ce qui va justement amener l’entrée au capital de P.H. Tech de deux nouveaux actionnaires, Banque Nationale Placements Privés et Desjardins Capital, après le départ d’un fonds d’investissement plutôt spécialisé dans les entreprises de taille moyenne. C’est notamment la forte activité des secteurs de la construction et de la rénovation qui a encouragé le choix des investisseurs, convaincus par les réalisations et le potentiel de P.H. Tech.
Cet appui permettra ainsi à l’entreprise «d’avoir le capital nécessaire pour poursuivre son développement» et «les coudées franches pour poursuivre son plan de croissance», explique Desjardins Capital, en plus d’assurer «que l’expertise, les emplois et le contrôle de l’entreprise restent au Québec».
Un savoir-faire né à Lévis
Tout commence en 1962 à Lévis, quand Raymond et Dominique Dallaire décident de proposer des fenêtres plus performantes à leurs clients, parfois mécontents des produits alors sur le marché. «Ils se sont mis à la table à dessin et ont commencé à concevoir des fenêtres. Ils ont continué à construire des maisons pour financer le démarrage de l’entreprise, jusqu’à ce qu’elle soit rentable», raconte Caroline Dallaire, la fille d’un des fondateurs. Aujourd’hui, P.H. Tech compte 325 employés répartis sur quatre sites, dont deux usines d’assemblage aux États-Unis.
L’expertise de P.H Tech repose sur la production de composants. «On ne fait pas de fenêtres finies, on vend à des manufacturiers, précise la dirigeante. Donc, on ne voit jamais le nom P.H. Tech quand on achète une fenêtre ou une porte, mais nous sommes derrière la conception du produit, la production de toutes les pièces qui vont être assemblées par nos clients, les manufacturiers.»
Et, c’est ce savoir-faire qui a été développé dans l’usine de Lévis. D’abord, le PVC est venu remplacer l’aluminium et le bois. «Dans ce temps-là, c’était un nouveau matériau, rappelle Caroline Dallaire. Rapidement, même si le Québec est son marché naturel, l’entreprise a eu opportunité d’exporter au Canada, même en Europe, et aux États-Unis.»
En 1978, c’est au tour de la porte-patio de faire son apparition sur le marché. «Son avènement à la fin des années 70 nous a fait connaître et on a pris beaucoup d’ampleur. C’était l’une des premières portes qui n’était pas en aluminium, souligne la présidente. À la fin des années 80 et début des années 90, les fenêtres qui étaient en bois avec des morceaux de PVC sont devenues des fenêtres tout en PVC.»
P.H. Tech poursuit sur sa lancée en développant de nouveaux produits de plus en plus performants. L’entreprise a ainsi lancé une nouvelle fenêtre à verre triple pour répondre aux cibles de la certification américaine, Energy Star. Le secteur est en effet toujours poussé à davantage d’innovation pour répondre aux normes en matière de consommation d’énergie de plus en plus avancées.