Plusieurs acteurs économiques de la Chaudière-Appalaches veulent que le gouvernement provincial mettent en branle les solutions qu’ils proposent. Photo : Rob Lambert - Unsplash

La crise de la pénurie de main-d’œuvre en Chaudière-Appalaches est loin de s’essouffler. Le 9 novembre dernier, la Table régionale des élus de Chaudière-Appalaches (TREMCA) et les organismes de développement économique ont lancé un cri du cœur au gouvernement du Québec. Depuis, c’est le silence radio. C’est pour cette raison qu’ils sont revenus à la charge en mai et demandent au gouvernement d’agir rapidement.

Par Mélanie Labrecque - Collaboration spéciale

Avec un taux de chômage de 2,7 % en avril, en Chaudière-Appalaches, les besoins sont de plus en plus évidents dans le secteur manufacturier, et ce, peu importe la taille de l’entreprise. Chez Planchers PG, de Saint-Édouard-de-Lotbinière, et Umano Médical, de Lévis et L’Islet, les enjeux sont les mêmes. Les deux sociétés rencontrent des difficultés à pourvoir les postes vacants. Il y en a 15 chez PG et 60 chez Umano Médical. Ces besoins peuvent hypothéquer sérieusement le développement des entreprises.

«Notre entreprise a une croissance de 30 % par année. […] Nous sommes en pleine planification stratégique pour la construction d’une nouvelle usine et la question que l’on se pose c’est ‘‘Où va-t-on l’installer?’’. La production sera équivalente à notre usine de L’Islet. Est-ce qu’on la fera en Chaudière-Appalaches, au Québec ou aux États-Unis ? Ma volonté c’est de la faire ici, mais je ne vois pas comment je vais recruter de 300 à 400 personnes», a déploré le vice-président recherche et développement chez Umano Médical, Ghislain Demers.

Sans l’automatisation, le déficit d’employés serait encore plus grand chez Planchers PG. L’opération faite il y a un an a permis de retrancher 14 postes.

Logement et immigration

Chez PG et Umano, on dénonce la lourdeur administrative et le climat d’incertitude quant à la venue de travailleurs étrangers temporaires de même que les retards liés à leur arrivée. Ghislain Demers attend un groupe de travailleurs étrangers, mais il ne sait pas quand ils arriveront. Pour sa part, Pierre-Denis Faucher déplore le fait qu’il doit prouver son besoin à chaque demande qu’il fait.

Tous s’entendent également pour dire que Chaudière-Appalaches n’a pas sa juste part de nouveaux arrivants.

«Notre poids démographique au Québec, c’est 5 % de la population et nous accueillons seulement 0,5 % de l’immigration. Montréal en accueille plus de 75 %. Ça entre au compte-gouttes et plusieurs souhaitent leur venue. On se fait dire par nos employeurs que c’est compliqué, que c’est long. Il y a un effort à faire de la part du gouvernement», a analysé la coordonnatrice au développement économique de la MRC de Lotbinière, Danielle Raymond.

Oui, la main-d’œuvre est un enjeu, mais une fois les nouveaux travailleurs issus de l’immigration arrivés, il faut les loger. Ce n’est pas une mince affaire autant chez PG que chez Umano Médical.

«Nous avons une responsabilité envers eux et la première c’est de les loger et à Saint-Édouard ce n’est pas simple. On a pris une entente avec un entrepreneur qui construit des édifices de huit logements. On en a réservé six avec un bail de cinq ans. Il faut avoir des solutions. C’est bien beau amener des travailleurs étrangers, mais il faut les loger. Nous en aurons 18 dans les prochains mois et à Saint-Édouard, c’est un enjeu», a expliqué le directeur des ressources humaines chez Planchers PG, Pierre-Denis Faucher.

Des solutions

Depuis, le 9 novembre, le gouvernement Legault a présenté, le 12 novembre, Une vision économique ambitieuse – Un Québec qui gagne, le 13 décembre, le plan Opération main-d’œuvre et le 22 mars, le budget. En aucun cas, les demandes de la TREMCA n’ont été prises en compte.

«On s’attendait et on s’attend encore de la part du gouvernement provincial à des mesures particulières pour accompagner le développement du secteur manufacturier pour la région de Chaudière-Appalaches», a déploré le directeur général de Chaudière-Appalaches Économique, Philippe Mailloux.

C’est pour cette raison que La TREMCA et ses partenaires reviennent à la charge avec quatre grandes recommandations, soit l’amélioration de la fiscalité des travailleurs, notamment les travailleurs d’expérience, l’augmentation du bassin de main-d’œuvre par l’immigration et l’obtention de la résidence permanente, la mise en place de programmes de soutien adaptés aux PME pour la migration technologique et une solution à la création de logements.

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