C’est en raison d’une convocation pour une séance extraordinaire du conseil municipal «appelée à la dernière minute», qui se tiendra le 29 novembre à 15h, et portant sur «un moratoire sur le développement dans deux arrondissements de la Ville, soit Desjardins et Chutes-de-la-Chaudière-Ouest».
Soulignons d’emblée que selon l’ordre du jour de cette séance extraordinaire, deux avis de motion concernant des dépôts de projets de règlement ainsi que l’adoption de ces derniers sont à l’agenda afin de fixer un moment pour la tenue d’assemblées publiques de consultation. Ces projets de règlement visent à «interdire certaines interventions susceptibles de créer des besoins excédant la capacité de la station de traitement des eaux usées» dans les secteurs Desjardins et Saint-Nicolas.
«C’est la preuve d’une perte de contrôle de notre développement. Annoncer un conseil de ville extraordinaire à la dernière minute, un vendredi après-midi, ce n’est pas pour se vanter d’un bon coup. Il y a une urgence et une volonté de ne pas trop ébruiter la chose. Les rumeurs couraient, mais on va bientôt comprendre toutes les conséquences de cette décision qui semble maintenant inévitable. Ils ont attendu de frapper le mur avant de corriger la situation», a argué Serge Bonin, chef de RL et conseiller municipal du district Saint-Étienne.
Rappelons qu’au début du mois de novembre, le maire avait annoncé que la Ville de Lévis devait envisager de diminuer le rythme auquel se développe le territoire, notamment en raison de la capacité de ses infrastructures de traitement des eaux usées dans certains secteurs.
«On ne devrait jamais arriver à ce scénario. Développer jusqu’à l’imposition d’un moratoire dans deux arrondissements sur trois de la Ville est un aveu d’échec de la part de l’équipe politique en place. Qu’est-ce que c’était de simplement dire non, d’imposer une limite et de fermer le robinet pour se coller à nos objectifs?», a ajouté Alexandre Fallu, conseiller municipal du district Christ-Roi.
Pour les élus de l’opposition, c’est la croissance dépassant les prévisions annuelles des nouvelles portes au cours des trois dernières années qui dérange. Notons que le schéma d’aménagement et de développement de la Ville prévoyait 850 nouvelles portes annuellement et se chiffre plutôt aux alentours de 3 200 portes.
«L’excès de confiance de l’équipe en place et le manque de prudence nous placent devant de lourdes conséquences aujourd’hui. Cette décision est rare dans le monde municipal. Impossible ici de parler d’une saine gestion et d’une saine planification des besoins de la Ville», a soutenu le chef de RL.
Également, les représentants de Repensons Lévis ne croient pas que la municipalité devrait surtaxer les terrains que la Ville ne permettrait pas de développer. Ces derniers ont questionné l’administration quant à cette option lors de la séance publique de travail sur le budget, le 27 novembre dernier.
«J’ai demandé si nous allions surtaxer des terrains que la Ville interdira de développer. La réponse était plutôt évasive. On m’a répondu que cette taxe était prévue pour le moment par l’administration. J’ai bien peur que nous devions priver le budget de ces revenus, ce qui donnera bien des maux de tête à l’administration pour équilibrer le budget tel que l’exige la loi», a déploré le conseil du district Christ-Roi.