Par Érick Deschênes
Comme je l’ai souligné à quelques reprises lors de mes dernières chroniques, dans le contexte actuel, Kent Hughes, le directeur général du CH, ne doit pas selon moi procéder à une nouvelle vente de feu.
Son équipe est sur la bonne voie et a même été pendant un mois dans la course aux séries, performance qui remontait à la saison écourtée 2020-2021. Toutefois, il faut être réaliste. La Sainte-Flanelle devrait être pratiquement invincible pendant le dernier quart de la saison régulière 2024-2025 et voir plusieurs de ses concurrents directs exploser en plein vol afin de se qualifier pour les séries.
Hughes doit donc profiter de cette opportunité pour céder des actifs afin d’obtenir des outils qui permettront au CH de poursuivre sa progression en 2025-2026. Muni d’une banque garnie de choix pour le prochain repêchage, le directeur général du Canadien doit prioritairement, selon moi, mettre la main sur de jeunes espoirs à l’attaque, la portion de l’organisation disposant de la moins grande profondeur en termes de talent.
Pour y arriver, Kent Hughes a cependant des options limitées. Agent libre à l’issue de la saison 2025-2026, Mike Matheson pourrait être un atout intéressant pour des équipes aspirantes à la coupe Stanley qui désirent améliorer leur défensive. Par contre, Matheson démontre encore une fois cette saison qu’il est un pilier de la défensive du Tricolore. Même s’ils cumulent du millage, les jeunes défenseurs du Bleu Blanc Rouge ont encore besoin de mentors. Également, Hughes enverrait un drôle de message en cédant Mike Matheson, un fier Montréalais très heureux de jouer pour l’équipe de son enfance.
En raison de leur poids sur la masse salariale de la formation de la Métropole, Josh Anderson et Brendan Gallagher, qui vivent des renaissances cette saison, pourraient aussi être des actifs que pourrait céder Hughes afin d’améliorer son équipe. Cependant, le directeur général du CH devrait sûrement utiliser sa dernière retenue de salaire pour conclure un troc impliquant Anderson ou Gallagher, les deux attaquants commandant respectivement 5,5 M$ et 6,5 M$ par saison. Pour le même motif, Hughes ne pourra bouger cette saison l’énigmatique Patrick Laine, qui est assuré d’avoir 8,7 M$ par saison jusqu’à la fin de la campagne 2025-2026.
Les futurs agents libres, les seules options
En ce qui a trait aux actifs du grand club, ne restent donc que les cinq joueurs qui pourront profiter d’une autonomie complète cet été. Selon ce que rapportent des journalistes couvrant les activités du CH sur une base quotidienne, l’état-major montréalais a des discussions pour prolonger les ententes des attaquants Jake Evans et Joel Armia ainsi que du défenseur David Savard. Ce serait le silence radio entre les Canadiens et Christian Dvorak ainsi que Michael Pezzetta.
Dans le cas de Savard, je crois qu’il s’agit d’un cas similaire à Mike Matheson. Si le robuste défenseur québécois accepte une entente d’une année à un salaire raisonnable, Kent Hughes doit ramener ce grand frère dans la brigade défensive du Tricolore.
Quant à lui, le duo Evans/Armia a permis aux Canadiens de connaître de bons moments cette saison en infériorité numérique. Aux bons salaires et avec des contrats d’une durée raisonnable (2 ans selon moi dans le cas d’Armia et 3 ou 4 ans dans le cas d’Evans), le CH ne peut se passer de ces armes.
Sinon, il s’agit des actifs qui permettraient de ramener le plus d’outils dans le coffre de Kent Hughes. Christian Dvorak est un centre efficace aux cercles de mise au jeu, mais il n’amène pas grand-chose offensivement pour un attaquant obtenant son salaire annuel (4,5 M$). Quant à Pezzetta, sa place est dans la Ligue américaine de hockey. Les 31 autres formations du circuit Bettman n’ont qu’à attendre la fin de son contrat ou que le CH l’envoie au ballottage pour obtenir ses services pour leur club-école.
Avec l’arrivée fort probable d’Ivan Demidov avec la Sainte-Flanelle la saison prochaine, Kent Hughes n’aura qu’un gros dossier à régler lors de la prochaine saison morte : mettre la main sur un centre établi dans la LNH qui peut piloter efficacement le deuxième trio des Canadiens. S’il ne croit pas dégoter ce joueur en soutirant un espoir très prometteur d’une autre équipe au cours des prochains jours ou via une signature en juillet sur le marché des joueurs autonomes, il doit donc profiter du dernier blitz avant la date limite des transactions le 7 mars prochain pour obtenir les actifs qui lui permettront d’acquérir un tel joueur sur le marché des transactions cet été.
Sinon, le CH a actuellement assez de choix engrangés pour améliorer sa banque d’espoirs à l’attaque grâce au prochain repêchage. Il serait décevant que l’état-major montréalais se départisse de trois ou quatre joueurs réguliers de l’édition 2024-2025, une formation qui progresse bien, pour ajouter encore et encore des choix de deuxième, troisième ou quatrième ronde.