Par Érick Deschênes - Collaboration spéciale
Le lancement de Libérer la tempête conclura un été marquant pour Alicia Deschênes, elle qui a notamment pu monter sur la scène Bell du Festival d’été de Québec pour jouer quelques mesures et chanter quelques lignes avec le chanteur de Green Day.
«Le lancement de l’album, c’est un peu la cerise sur le gâteau de mon été. Ça fait quand même longtemps que les chansons sont écrites et enregistrées, qu’on a le produit final entre les mains. Mais un album, c’est un long processus avec le marketing. J’avais donc hâte de partager avec le public mes nouvelles chansons, qui ont pris vie il y a déjà un certain temps», partage d’emblée l’autrice-compositrice-interprète.
Contrairement à son précédent opus, Les mauvaises langues, qui avait pris forme rapidement en raison du confinement provoqué par la pandémie de COVID-19, Alicia Deschênes a dû attendre avant de trouver l’inspiration afin de créer notamment les 10 pièces qui se sont finalement retrouvées sur Libérer la tempête.
«On a sorti Les mauvaises langues en février 2021, mais en raison du confinement, le lancement est passé super rapidement. Je me suis dit que je pourrais alors écrire des chansons, mais j’avais besoin de prendre le temps de vivre et de me ressourcer avant de reprendre la plume. C’est demandant d’écrire des chansons, tu mets ton cœur sur la table. Ça m’a pris un an avant de pouvoir écrire autre chose, mais quand je me suis lancée, ça s’est bien passé. En six mois, j’ai pu écrire les chansons qui se retrouvent sur Libérer la tempête et on a amorcé l’enregistrement à l’été 2022», explique Alicia Deschênes.
Rendre hommage
Si au départ l’artiste originaire de la MRC de Lotbinière ne voulait pas nécessairement que son nouvel album se concentre uniquement que sur ces thèmes, Alicia Deschênes a par la force des choses conçu un album de prise de conscience et de résilience, rendant aussi un hommage aux femmes. Touchée par les nombreux féminicides qui sont survenus dans la province depuis 2020, l’autrice-compositrice-interprète propose plusieurs pièces sur des femmes prises dans une mauvaise relation amoureuse ou qui «doivent constamment prouver leur valeur ou qui font sans cesse face aux jugements des autres».
«Au fil de l’écriture, c’est venu naturellement de me concentrer sur la résilience et l’hommage aux femmes qui font face au jugement ou qui doivent se battre pour rester en vie. Mais au départ, je n’avais pas un plan de match allant dans ce sens, mais avec tout ce qui s’est passé dans les dernières années, j’avais envie de parler de ces thèmes», illustre Alicia Deschênes.
Malgré la lourdeur des sujets abordés, l’autrice-compositrice-interprète ne voulait pas non plus tomber dans la mélancolie, elle qui partage sur son nouveau long jeu sa conviction que les choses peuvent s’améliorer pour le mieux.
«Même si les textes ne sont pas toujours joyeux, je crois que c’est quand même un album lumineux qui témoigne d’un profond désir de changer les choses et d’aller de l’avant. […] Pour moi, c’est important de toujours garder espoir. Avec les chansons Élie et Aimer encore, je voulais montrer qu’après l’épreuve, tu peux peut-être être perdu et avoir l’impression que tu n’y arriveras jamais, que tu ne seras jamais capable de rouvrir ton cœur, mais que tu peux rencontrer une personne qui va te donner le goût d’aller de l’avant et de guérir», ajoute-t-elle.
Nouvelle collaboration fructueuse
Pour habiller musicalement Libérer la tempête, Alicia Deschênes a de nouveau travaillé avec Daran, l’artiste français avec qui elle collabore depuis 2016 et qui a aussi travaillé sur ses albums Comme June aime Johnny et Les mauvaises langues. Comme avec son précédent opus, le duo s’est de nouveau tourné vers des sonorités pop pour accompagner les mots de l’autrice-compositrice-interprète. Même qu’avec Libérer la tempête, Alicia Deschênes mise sur un enrobage à saveur électro-pop aux subtils accents des années 80 plus atmosphériques que par le passé.
«On savait déjà en commençant le troisième album qu’on voulait continuer dans la même vibe. On a ouvert une porte avec le deuxième album comme mon premier avait des sonorités folk. Par contre, Daran voulait pousser encore plus l’enrobage pop. Je lui ai toujours donné carte blanche et il réussit toujours à mettre en valeur mes chansons, alors j’ai accepté sa proposition. À ma grande surprise, il a obtenu un très bon résultat et je suis bien contente d’avoir été plus loin avec l’accent pop et électro», souligne-t-elle.
Notons finalement que les mélomanes de la région pourront prochainement découvrir en spectacle le nouvel opus d’Alicia Deschênes. En plus de son lancement prochain à venir dans la grande région de Québec, l’artiste doit participer, «au cours des prochains mois», à un événement lotbiniérois.