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S’inspirer des Américains

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21 nov. 2024 05:30

Je vous rassure d’emblée, je ne me suis pas métamorphosé en chroniqueur politique au cours des dernières semaines. Si je suis conscient que les deux circuits sont à des années lumières l’un de l’autre, je pense depuis longtemps qu’U Sports, l’organisation qui chapeaute les ligues sportives universitaires à travers le Canada, devrait mettre en place un système de divisions pour le football universitaire au pays de la feuille d’érable. Comme c’est le cas chez nos voisins du sud.

Par Érick Deschênes

Si les partisans du Rouge et Or ont été rivés à leur siège lors des deux derniers matchs en séries des représentants de l’Université Laval, on ne peut pas en dire autant de ce que nous avons vécu en saison régulière.

Comme lors des dernières saisons, la Ligue de football universitaire du Québec (LFUQ) a une nouvelle fois été dominée par le Rouge et Or ainsi que ses grands rivaux de l’Université de Montréal, les Carabins. Les deux formations n’ont subi qu’une défaite lors de la saison 2024, infligée par l’autre.

Malgré les efforts louables consentis par ces organisations, les Redbirds de l’Université McGill, les Stingers de l’Université Concordia et le Vert et Or de l’Université de Sherbrooke se retrouvent donc à batailler entre elles pour se positionner à travers les trois autres échelons. Même que devant l’impossibilité de titiller les premières places de la LFUQ, les Gaiters de l’Université Bishop’s, qui ont longtemps été l’une des six équipes du circuit, ont quitté la ligue en 2017 pour se joindre aux activités du réseau de l’Atlantique.

Malgré ses joueurs et entraîneurs talentueux, la LFUQ propose cependant un produit prévisible, où le partisan n’a qu’à se demander qui du Rouge et Or ou des Carabins remportera la Coupe Dunsmore, qui couronne l’équipe championne des séries dans la LFUQ.

Réunir les meilleurs avec les meilleurs

La finale québécoise, qui s’est conclue par la marque de 22 à 17 en faveur du Rouge et Or contre les Carabins, et la Coupe Mitchell, demi-finale canadienne remportée par l’Université Laval sur le fil 17 à 14 contre les Rams de l’Université de Regina, ont donné droit à tout un spectacle.

Pour moi, il est anormal qu’on doive attendre les affrontements Carabins-Rouge et Or, les demi-finales canadiennes ou la Coupe Vanier, qui couronne la meilleure équipe de football universitaire au pays, pour que l’amateur normal de sport ait le goût d’ouvrir la télé ou sa radio pour suivre assidûment le match.

Contrairement au sport collégial au Québec ou le système en place dans la NCAA, la mégaorganisation qui gère le sport universitaire aux États-Unis, le football universitaire canadien ne mise pas sur un système de division. Le système de divisions permet d’éviter les trop grandes disparités de calibre entre les différents membres d’un circuit.

Évidemment, pour créer une division 1 de football universitaire au Canada, U Sports devrait créer un circuit national, dans lequel le Rouge et Or devrait se rendre à l’autre bout du pays, notamment pour affronter les Thunderbirds de l’Université de Colombie-Britannique ou les Bisons de l’Université du Manitoba.

Évidemment, l’explosion des coûts est un frein qui empêche la concrétisation d’un projet désiré par plusieurs depuis des années. Mais je crois que les bénéfices permettraient de surpasser cet obstacle.

En offrant un produit plus imprévisible, l’un des ingrédients essentiels pour attirer les amateurs de sport, U Sports pourrait négocier un contrat télévisuel d’une valeur monétaire intéressante, autant au Québec que dans le reste du Canada. Cela permettrait de compenser en partie les coûts supplémentaires provoqués par la mise en place d’une division 1.

Si les programmes de football au pays ont les infrastructures, les façons de faire et les traditions pour former des athlètes qui brilleront ensuite dans la Ligue canadienne de football et même dans la National Football League, la possibilité pour les meilleures équipes de croiser le fer avec les meilleures équipes au pays chaque semaine serait un bel atout supplémentaire pour la formation des footballeurs. «La force naît de l’adversité et des souffrances», dit le proverbe.

Comme aux États-Unis, rien n’empêcherait des rivaux naturels qui se retrouveraient dans des divisions différentes de s’affronter dans des matchs spéciaux, comme le permettent les «Bowls» chez nos voisins du Sud. Aussi, un système de divisions encouragerait possiblement des petites universités, comme l’Université du Québec à Trois-Rivières ou l’Université du Québec à Chicoutimi, de lancer leur programme. Elles n’auraient pas l’impression d’avoir à déjà abandonner leur rêve de mettre la main sur de grands honneurs un jour. Enfin, qui dit plus d’équipes universitaires dit plus d’opportunités pour des joueurs de football collégiaux de vivre leur passion au niveau supérieur.

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