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Chronique historique

Les premiers pas de la Chambre de commerce de Lévis – Documents inédits (2)

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Brouillon de la lettre envoyée au New York Prudence Exchange en avril 1879. Photo : Claude Genest

08 mars 2024 10:49

Dans la chronique de février dernier, nous avons fait état de treize lettres anciennes qui nous permettent d’entrevoir certains des premiers pas de l’histoire de la Chambre de commerce de Lévis (CCL). Que contiennent-elles?

Par Claude Genest

Il est fascinant pour un historien de lire des documents oubliés. Dans le cas présent, ces missives datent de la période de 1877 à 1879, soit peu de temps après la fondation de la CCL en 1872. Huit de celles-ci sont rédigées en français, cinq sont en anglais et l’ensemble de cette correspondance est sous forme de copies manuscrites.

La première lettre du dossier est datée du 13 janvier 1877 et est adressée au Dominion Board of Trade, qui est situé alors à Montréal. Il s’agit d’une correspondance de routine en vue de l’assemblée générale annuelle de l’organisation pancanadienne. Même chose pour une lettre datée du 6 août 1877 qui informe la Commission du Havre de Québec que J-H Simmons représentera Lévis à la commission.

Plus tard, le 23 décembre 1877, la CCL prévient le Dominion Board of Trade que c’est L.P. Demers qui représentera la CCL à la prochaine assemblée générale annuelle. On ajoute que ce dernier soumettra trois questions, dont une sur le rappel de la loi de l’insolvabilité, une autre relative aux risques des compagnies d’assurances et une dernière au sujet d’une loi visant une meilleure inspection des poissons.

Le texte le plus intéressant de ces archives est daté du 8 janvier 1879 et il s’adresse au politicien fédéral Hector-Louis Langevin à Ottawa. La CCL y fait un plaidoyer pour l’établissement à Lévis d’un «bureau central pour le service postal».

L’intérêt du document est que la CCL appuie sa demande sur des éléments de la réalité lévisienne d’alors que sont sa population croissante, son rôle de «point de jonction» des chemins de fer, de la construction du bassin de radoub et du fait que Lévis «est le port d’escale des vapeurs océaniques et l’endroit du débarquement de l’émigration européenne». Sans compter qu’elle possède plusieurs écoles de même qu’un orphelinat et un hospice.

Toujours en 1879, la CCL accuse réception d’une lettre du Toronto Board of Trade qui démontre un certain réseautage national puis, le 30 janvier, elle prie le député fédéral de Gaspé, Pierre Fortin, de «venir répéter» une conférence qu’il a prononcée, «sur le système télégraphique dans le golfe Saint-Laurent».

Un dernier document mérite notre attention, soit l’envoi d’une résolution de la CCL à la New York Produce Exchange en avril 1879. Malheureusement, l’historien se bute ici au fait que cette information est difficile à comprendre à cause de l’absence du procès-verbal de la rencontre auquel on fait référence. Telle est la limite de la pratique du métier d’historien.

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