lundi 29 avril 2024
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D'un pont à l'autre

Nos plaines d’Abraham

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29 févr. 2024 10:56

C’est un endroit méconnu en plein cœur de Lévis, avec une vue imprenable sur le fleuve Saint-Laurent. Il est logé entre la raffinerie d'Énergie Valero et le fleuve à Saint-Romuald, enclavé entre le boulevard Guillaume-Couture et la falaise donnant sur la rue Saint-Laurent.

Par Steven Blaney

Entre 1914 et 1982, ce site a été utilisé comme station de quarantaine animale, puis est devenu une ferme expérimentale jusqu’à ce que le gouvernement canadien l’identifie comme bien excédentaire en 2012. Les gens de Lévis auront reconnu, il s'agit de la ferme Chapais, ce grand espace vert de 40,0 hectares, l’équivalent d’une soixantaine de terrains de soccer.

On y trouve encore quelques bâtiments, une vaste partie dégagée qui donne sur le fleuve et une section boisée. «J'espère de tout cœur que ce site exceptionnel sera transformé en parc.» C’est ainsi que s’exprimait Lilian Walsh dans une entrevue accordée à Stéphanie Martin, dans Le Soleil en février 2014 à propos du domaine de la ferme Chapais. Elle savait de quoi elle parlait puisqu’elle y avait passé son enfance, son père en ayant été le surintendant lorsque le gouvernement fédéral exploitait ce site, comme son père avant lui.

En juin 2014, j’avais organisé une porte ouverte sur ce site légendaire alors que j’étais député fédéral. Nous avions alors connu un bel achalandage et ressenti un attachement de la population lévisienne envers ce site exceptionnel.

Le message était clair, ce site a un grand potentiel et revient à la population lévisienne. Comme la gestion des biens excédentaires du gouvernement fédéral est assurée par la Société immobilière du Canada, je m’étais alors rendu par la suite à Montréal avec le maire Lehouillier pour voir de quelle manière cette société avait procédé pour revaloriser des sites désaffectés. La société immobilière du Canada possède une grande expertise, tant pour mener des consultations que pour concilier et optimiser la valorisation des sites qui leur sont confiés.

Je souhaitais donc qu’ait lieu une vaste consultation en vue de proposer un aménagement multifonctionnel qui mettrait en valeur le site. Des gens venaient d’ailleurs nous voir au bureau de comté avec beaucoup d’idées et d’imagination! Mais finalement, ça ne s’est pas passé comme cela et ce projet est demeuré inachevé.

À la fin de l’année dernière, la Ville de Lévis réitérait son vif intérêt à acquérir les terrains. Certes, c’est une grande bouchée, car l’aménagement d’une telle superficie peut nécessiter des infrastructures, de l’entretien, ce qui requiert des investissements. Est-il possible de maximiser l’utilisation de cet espace pour le redonner à la population tout en y combinant des aspects pour en financer cet aménagement et en assurer la pérennité? Selon moi, une véritable consultation permettrait aux gens de Lévis d’avoir leur mot à dire.

Il y a dix ans déjà en 2014, la fille du surintendant pavait la voie pour guider la suite des choses afin que tous les gens de Lévis puissent profiter de ce joyau. «Ce dont on a joui toute notre enfance, nous autres, on voudrait que tout le monde puisse en profiter et non pas seulement quelques privilégiés qui sont fortunés. Il y a là une possibilité extraordinaire.» Et elle a bien raison.


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