Rappelons d’emblée que l’élection partielle était nécessaire à la suite du départ de la conseillère municipale élue sous les couleurs de Lévis Force 10 (LF10) lors des élections municipales générales de 2021, Andrée Kronström. Cette dernière a démissionné de son poste l’automne dernier afin de poursuivre sa carrière de coroner.

À l’issue du scrutin, selon les résultats non officiels dévoilés par la Ville de Lévis, Alexandre Fallu a réussi à récolter 767 votes, soit 48,92 % des suffrages exprimés. Pour sa part, Pascal Brulotte a réuni 756 votes, soit 48,21 % des bulletins déposés dans les urnes. Avec 33 votes, l’autre candidat en lice lors de l’élection partielle, l’indépendant André Voyer, a obtenu 2,1 % des votes.

Pour signer sa courte victoire, Alexandre Fallu a remporté la très grande majorité des sections de vote situées dans les parties plus anciennes du district Christ-Roi alors que Pascal Brulotte était le meneur dans la majorité des sections de vote situées dans les nouveaux quartiers du secteur.

Quant au taux de participation, la tendance observée lors du vote par anticipation du 12 février, alors que seulement 4,6 % des électeurs de Christ-Roi s’étaient exprimés, s’est poursuivie. Finalement, ce sont environ 15 % des citoyens éligibles qui se sont prononcés lors du scrutin.

Explosion de joie pour les militants de RL

Tout de suite après avoir appris qu’il remportait l’élection, Alexandre Fallu a rapidement partagé sa joie avec les militants de RL, en liesse au rassemblement du parti. Pour expliquer sa victoire, le diplômé en urbanisme estime que sa grande présence sur le terrain ainsi que l’opposition de plusieurs citoyens du district au prolongement du boulevard Étienne-Dallaire vers l’ouest ont fait la différence.

«J’ai tout donné. J’y ai cru dès le début de la campagne, mais sans campagne, on n’y serait jamais arrivé. C’est la preuve qu’on a fait une campagne sur le terrain, du début à la fin, avant tous mes adversaires. Avec 11 votes de différence, on peut vraiment dire que chaque vote compte. […] Le vent de changement, on le sent. On regarde les couleurs de la carte des différents secteurs du district, on voit que le parc Central a été un enjeu […] On a pris un risque avec (ce projet). La victoire d’aujourd’hui nous prouve que c’était un bon risque à prendre», a déclaré M. Fallu.

Pour leur part, Serge Bonin, seul conseiller élu de RL ainsi que seul représentant de l’opposition à l’Hôtel de Ville avant le scrutin du 19 février, et Elhadji Mamadou Diarra, chef de RL, étaient bien heureux que l’élection d’Alexandre Fallu renforce l’opposition à l’administration Lehouillier.

«Chaque proposition de Repensons Lévis sera maintenant appuyée et l’équipe du maire devra maintenant lever la main pour voter! C’est une mobilisation sans précédent. La démocratie a lancé un message fort ce soir, un message clair d’un côté la notoriété, de l’autre la mobilisation et, ce soir, la mobilisation a dit c’est assez la notoriété», a illustré M. Bonin.

«La conquête de la mairie de Lévis se fait un conseiller à la fois et, en 2025, nous allons y aller!», a tout simplement renchéri M. Diarra.

La faute au taux de participation

Du côté de LF10, après avoir cru au début de la soirée pouvoir conserver le district, le maire de Lévis et le chef de la formation politique, Gilles Lehouillier, et Pascal Brulotte ont tenu à féliciter Alexandre Fallu pour sa courte victoire. Si le premier citoyen de Lévis a souligné qu’il acceptait le verdict démocratique des citoyens, il a précisé en mêlée de presse que les conseillers de LF10 allaient évaluer, au cours des prochains jours, la possibilité de demander un dépouillement judiciaire.

Pour expliquer la courte défaite de son candidat dans Christ-Roi, Gilles Lehouillier estime que la tenue de la campagne en hiver ainsi que le faible taux de participation ont été des embûches pour LF10.

«Tenir une campagne en hiver, c’est un handicap très sérieux. Le deuxième élément (de difficulté), ç’a été d’amener les gens à voter. Même si on a mis beaucoup d’efforts et d’énergie pour amener les gens à voter, le taux de participation a été à un niveau extrêmement faible. (Dans un cas comme celui-là), l’élection peut basculer d’un bord ou de l’autre. Aussi, comme nous avons déjà 13 conseillers sur 15 élus de notre parti, les gens se disaient que ce n’était pas nécessaire d’aller voter. Ç’a été plus difficile pour nous de faire sortir notre vote», a analysé le maire de Lévis et chef de LF10.

Vu le résultat serré, Pascal Brulotte et Gilles Lehouillier estiment, contrairement à Alexandre Fallu, que les citoyens du district Christ-Roi n’ont pas envoyé comme message que plusieurs projets désirés par LF10 devaient être jetés aux oubliettes, comme le prolongement du boulevard Étienne-Dallaire.

«Lors de mon porte à porte, les gens m’ont dit qu’ils voulaient le prolongement d’Étienne-Dallaire. Je répéterais l’expérience demain et j’irais dans la même direction. Je ne changerais pas d’un iota les engagements que j’ai pris pendant cette campagne. Je suis extrêmement fier de notre travail. Je suis fier de faire partie de l’équipe Lévis Force 10, je vais toujours être derrière le maire Lehouillier et on se dit rendez-vous dans deux ans et demi», a affirmé M. Brulotte, qui compte se représenter dans Christ-Roi pour LF10 lors des prochaines élections municipales générales en 2025.

«C’est clair qu’on va de l’avant avec le prolongement d’Étienne-Dallaire, comme il s’agissait de l’un de nos engagements lors des élections générales. Tout est fait, on est en plans et devis. Ce n’est pas un message des citoyens du quartier. L’engagement a été pris en 2021, on a été élus pour concrétiser notre programme et on va réaliser ce projet», a quant à lui conclu M. Lehouillier.

Avec la collaboration d'Alexandre Bellemare et Aude Malaret