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Lehouillier appuie la construction du 3e lien par une comparaison française

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11 juil. 2019 06:40

De retour d’une mission économique en Normandie, le maire de Lévis a illustré «la nécessité», selon lui, d’implanter un troisième lien à Québec entre les deux rives du Saint-Laurent par la construction du pont de Normandie dans l’estuaire de la Seine qui facilite la circulation entre les villes et les régions.

Mis en service il y a près de 25 ans en France, le pont de Normandie présente une certaine similitude avec le projet de troisième lien entre Québec et Lévis, estime Gilles Lehouillier, puisque l’ouvrage a été édifié à une quinzaine de kilomètres d’un autre pont qui obligeait les utilisateurs à contourner l’estuaire du fleuve pour passer de l’autre côté.

«L’achalandage (sur le pont de Normandie) a plus que triplé passant de 2,3 millions de véhicules annuellement (à son ouverture) en 1995 à 7,7 millions de véhicules en 2018» et «l’achalandage du pont existant, soit le pont de Tancarville, a chuté de façon importante dès les cinq premières années, passant de 6,5 millions de véhicules annuellement à 4,8 millions de véhicules».

D’après ces chiffres, le maire croit que l’exemple français montre que la construction d’un nouveau lien interrives permettra de décongestionner les deux ponts déjà existants en répartissant la circulation sur plusieurs infrastructures.

À l’époque de la mise en service du pont de Normandie, les prévisions de trafic rendues publiques prévoyaient déjà que la nouvelle structure allait capter 30 % du flux de véhicules du pont voisin situé sur une route moins directe, auxquels s'ajouterait un nouveau trafic dû à l'ajout.

Un impact national

De plus l’impact d’un tel aménagement ne serait pas que local, mais national. «Quand on regarde les augmentations assez importantes de l’achalandage, on s’aperçoit que c’est un passage extrêmement important pour tout le trafic qui n’est pas compté dans les enquêtes origine-destination. C’est là qu’on en est arrivés, nous, à la conclusion, on est certains de ça à 100 %, c’est que ce n’est pas un projet local. On ne peut pas le réduire à Québec-Lévis», affirme Gilles Lehouillier.

Ce qui ferait du futur lien Québec-Lévis «un lien autoroutier reliant les grandes autoroutes du Québec et qui vient boucler le réseau routier existant à l’échelle métropolitaine». Et d’ajouter qu’il «est erroné d’affirmer que la présence d’un nouveau lien Québec-Lévis favorisera uniquement la rive-sud et les besoins locaux».

Le maire a tenu à préciser que «réduire la justification du nouveau lien Québec-Lévis à la population locale n’est pas conforme à la réalité régionale». Il a ainsi signalé que «l’enquête origine-destination 2017 réalisée récemment ne tient pas compte de tout le trafic de transit en provenance de l’extérieur de la région Québec–Lévis, ni des activités de camionnage». 

Pourquoi le pont de Normandie a-t-il été construit ?

Construit pour sortir la ville du Havre, deuxième grand port commercial de France, de l’isolement de sa pointe côtière et favoriser son développement économique, l’ouvrage a été ouvert à la circulation en 1995. Le pont de Normandie permettait aussi de réduire les temps de déplacement et les distances séparant les grandes villes de Normandie dans un contexte marqué par la forte croissance du trafic autoroutier.

Le projet était d’ailleurs porté par la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) du Havre, qui sans apport de l’État français, a financé la construction avec le soutien des collectivités régionales environnantes, un investissement remboursé ensuite par un péage. «Désenclaver et développer l’estuaire de la Seine sont les deux raisons pour lesquelles les chefs d’entreprises, élus de la CCI, ont pris la décision dans les années 90 de s’engager dans ce projet majeur d’aménagement du territoire», peut-on lire sur le site Internet consacré aux ponts par la CCI.

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