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Un troisième lien reliant les deux centres-villes?

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Le scénario privilégié pour le troisième lien par Québec ne miserait plus sur un tracé passant près de l'île d'Orléans. CRÉDIT : MTQ - ARCHIVES

29 janv. 2020 03:49

Selon ce qu'a dévoilé le FM93, le gouvernement provincial privilégierait un nouveau tracé pour le projet de troisième lien routier interrives entre Lévis et Québec. Plutôt que de passer près de l'île d'Orléans, l'infrastructure désirée par plusieurs dans la région relierait l'autoroute 20, à la hauteur de la route Monseigneur-Bourget à Lauzon, à l'autoroute Laurentienne, près du Stade Canac à Québec.

Le tunnel aurait une longueur de neuf kilomètres. Le principal avantage de ce tracé serait qu'il permettrait de relier les deux centres-villes.

Ce scénario réserverait une place importante au transport en commun. Une ligne de trambus, qui disposerait d'une voie réservée propre que les automobilistes ne verraient même pas, relierait Lévis au futur tramway de Québec.

Les usagers du trambus pourraient sortir à de nombreux endroits le long du tunnel comme dans un métro, notamment au pôle Desjardins ou au quai Paquet ainsi qu'à divers endroits à Québec. Selon le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, un stationnement incitatif serait érigé près de la sortie du tunnel près de la route Monseigneur-Bourget.

Pour leur part, les automobilistes, qui pourraient emprunter deux voies propres dans chaque direction, ne pourraient sortir du tunnel qu'à la hauteur de la route Monseigneur-Bourget ou du Stade Canac.

Le maire «tout sourire»

Invité par le Journal à commenter le nouveau tracé, Gilles Lehouillier était dithyrambique lors d'une entrevue téléphonique accordée en fin d'après-midi, mercredi.

«C'est un moment phare de ma carrière. Je n'oublierai jamais ma rencontre avec M. Bonnardel (François, le ministre des Transports du Québec), hier après-midi, où il m'a présenté le tracé privilégié. C'est un projet emballant. Chacun des centres-ville sera relié. On aura enfin notre bypass et on aura une interconnexion entre notre réseau de transport en commun et le futur réseau de transport structurant de Québec. On règle ainsi deux gros problèmes. Ce projet permettra de régler nos problèmes de congestion, améliorera la fluidité sur les routes et assurera la vitalité économique de nos deux villes. C'est assez extraordinaire», a partagé le maire de Lévis.

Le premier citoyen de la ville estime toutefois qu'un pôle d'interconnexion entre le réseau de transport en commun de Lévis et le futur tramway de Québec est toujours nécessaire dans l'ouest, malgré l'interconnexion des deux réseaux dans l'est rendue possible par le nouveau tracé qui serait privilégié. Ce pôle aurait toutefois une envergure moindre que celle envisagée dans le passé, affirme Gilles Lehouillier.

Le maire de Lévis a partagé son espoir que son homologue de Québec, Régis Labeaume, soit autant emballé que lui par le nouveau tracé. «Je souhaite qu'il soit tout sourire comme moi», a conclu M. Lehouillier. D'ailleurs, un peu plus tard mercredi après-midi, M. Labeaume a aussi partagé son enthousiasme face au nouveau tracé lors d'un point de presse.

La CCL salue le changement

Au niveau de la communauté, le nouveau tracé suscite l'adhésion, comme l'a partagé la Chambre de commerce de Lévis (CCL) par voie de communiqué.

«C’est une excellente nouvelle qui s’annonce positive pour la pérennité de ce projet. Nous sommes heureux de voir que l’interconnexion entre les deux rives est toujours privilégiée, en plus d’envisager de nouvelles voies de circulation dédiées au transport en commun», a commenté Marie- Josée Morency, vice-présidente exécutive et directrice générale de la CCL.

Notons finalement que l'organisation a toutefois tenu à rappeler son désir que les projets de troisième lien et de réseau de transport structurant de Québec ne soient pas opposés puisque le troisième lien aidera «à régler les problèmes de congestion tout en améliorant la fluidité sur les routes et aussi assurer la vitalité économique de Lévis».

«Un lapin sorti du chapeau» pour les libéraux

Le nouveau tracé est «un lapin sorti du chapeau», a critiqué dans un communiqué le porte-parole libéral en matière de Transports, Gaétan Barrette, qui craint que ce scénario cause «un engorgement à la sortie du tunnel du côté de Québec» et «le dézonage de plusieurs terres agricoles du côté de Lévis».

«Par le passé, le gouvernement a catégoriquement refusé d'envisager une telle option présentant même un tracé complètement à l'Est. C'est tout un revirement de situation auquel nous assistons», a-t-il argué, tout en qualifiant d’«inacceptable» l’absence de détails.

Les libéraux ont de nouveau réclamé «d'entendre le directeur du bureau de projet du troisième lien afin de permettre aux citoyens d'avoir l'heure juste sur cette initiative d'envergure».

«Bonnardel doit soumettre les coûts, les échéanciers et le montage financier liés à ce nouveau tracé ainsi que celui qu'il préconisait en juin. L'improvisation doit cesser dans ce dossier. Quand on présente, pour un projet d'une telle envergure, un concept sans dévoiler les éléments techniques, c'est qu'on a quelque chose à cacher», croit Gaétan Barrette.

Le GIRAM veut aller plus loin

Le Groupe d’initiatives et de recherches appliquées au milieu (GIRAM) a salué, par voie de communiqué, la décision du gouvernement du Québec de «rapprocher le tracé du troisième lien plus près des centres-villes de Lévis et de Québec», puisque c’est l’option que l’organisme estime la plus favorable au transport collectif.

Le Groupe s’est réjoui que le gouvernement ait donné suite à l’«étude complémentaire d’un second tracé, lui aussi situé à l’est, mais plus près des centres-villes» qu’il avait annoncé vouloir remettre dans le cadre du mémoire d’avancement des travaux.

D’ailleurs, le GIRAM avait déjà proposé que le tunnel soit consacré exclusivement au transport collectif. Une demande que le Groupe a de nouveau formulée «afin que la boucle de l’agglomération entre les deux rives se fasse dans l’avenir par un mode plus écologique et plus porteur d’avenir».

«Nous nous interrogeons sur les coûts du projet, les impacts de l’arrivée de ce nouvel axe autoroutier sur les deux rives et sa propension à encourager davantage l’utilisation de la voiture-solo que le transport en commun», a partagé le GIRAM.

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