jeudi 25 avril 2024
Votre Journal. Votre allié local.

Politique > Actualités

Un conseil municipal houleux à Beaumont

Les + lus

Les périodes de questions lors du conseil municipal du 15 novembre à Beaumont ont été marquéee par plusieurs tensions. CRÉDIT : ÉRICK DESCHÊNES

16 nov. 2021 11:00

La séance ordinaire du conseil municipal de Beaumont du 15 novembre aura été marquée par les disputes. Vestiges du fort de Beaumont, comité consultatif d’urbanisme, raccordement du secteur Orléans au réseau d’aqueduc et d’égout et enquête sur une conseillère municipale ont attisé les tensions lors de la réunion des élus beaumontois.

Lors des deux premières périodes de questions, des citoyens et des représentants du Groupe d’initiatives et de recherches appliquées au milieu (GIRAM) ont posé plusieurs questions aux élus sur la consultation publique qui a eu lieu le 16 novembre sur le projet de règlement 743. Présenté en août, ce dernier vise la citation de l’abri à munitions du Fort de Beaumont, touchant les deux règlements adoptés il y a quelques années pour citer les vestiges comme lieu patrimonial.

Les citoyens ont déploré que la lettre transmise aux Beaumontois pour les prévenir de la tenue de la consultation publique fût «biaisée». Selon eux, la Municipalité sous-entend que d’autres projets désirés par la population ne seraient pas réalisés si Beaumont doit investir dans la préservation des vestiges.

«C’est complètement biaisé et vicieux. C’est comme si vous disiez qu’il était plus intéressant pour la Municipalité d’investir peu d’argent pour démolir du vieux béton plutôt que de consentir à l’investissement nécessaire pour les préserver. Je crois qu’une plainte à la Commission municipale du Québec pourrait être déposée. Pourquoi ne décréteriez-vous pas un moratoire dans ce dossier?», a notamment affirmé Gaston Cadrin, le vice-président du GIRAM.

Pour leur part, le maire de Beaumont, David Christopher, et le directeur général démissionnaire de la Municipalité, Carl Pelletier, ont expliqué que la consultation publique allait permettre d’entendre les citoyens de Beaumont sur le sujet et que la rencontre du 16 novembre devait légalement porter sur l’avis de motion pour le projet de règlement donné en août.

Des changements décriés

Dans la même veine, plusieurs citoyens ont profité de la période réservée aux interventions du public pour interroger David Christopher sur les raisons expliquant la démission de tous les membres citoyens du comité consultatif d’urbanisme (CCU) au cours des dernières semaines. Le premier citoyen a alors déclaré que les six personnes avaient quitté leur fonction «en grande partie en raison du dossier des vestiges du Fort de Beaumont».

Toutefois, à la fin de la séance, un des membres démissionnaires du CCU, Michel Jetchick, a désiré «corriger» M. Christopher en arguant que les citoyens avaient quitté leur fonction en raison «de l’administration municipale qui fonctionne en silo». Interpellé, David Christopher a répliqué qu’il s’agissait de l’opinion de M. Jetchick et il a maintenu «que ce départ en bloc» avait été provoqué par le dossier du Fort de Beaumont.

Deux citoyennes ont aussi questionné le maire sur la nomination de cinq citoyens sur le CCU pour remplacer les démissionnaires, une décision qui a été entérinée par le conseil lors de la séance. D’abord, elles ont déploré que les deux conseillers municipaux siégeant sur l’instance, Donald Mercier et Claude Lemieux, aient été respectivement nommés président et vice-président du CCU, des fonctions normalement occupées par des citoyens.

Ensuite, elles ont partagé leur incompréhension face à l’absence d’un appel à la population afin de trouver les nouveaux membres citoyens du CCU. L’une des citoyennes, Sylvie Breton, a notamment souligné qu’elle avait manifesté son intérêt à siéger sur le CCU dès 2018, mais qu’elle n’avait jamais reçu de coup de fil de l’administration à la suite de la démission des six membres citoyens.

Le maire de Beaumont a par la suite expliqué que les fonctions attribuées à MM. Mercier et Lemieux n’étaient que temporaires, le temps que les nouveaux membres du CCU prennent connaissance des dossiers. Quant à la critique sur l’absence d’un processus ouvert pour dénicher les nouveaux membres citoyens du CCU, David Christopher a soutenu que tous les nouveaux membres avaient précédemment manifesté un intérêt à se joindre au CCU et qu’ils détiennent tous l’expérience nécessaire pour occuper leurs nouvelles fonctions.

Un projet qui ne fait pas l’unanimité

Dans un autre ordre d’idées, plusieurs propriétaires du secteur Orléans (à l’est du village) étaient présents lors de la séance ordinaire afin de déposer une pétition. Signée par «67 des 68 propriétaires rencontrés», la lettre de doléances demande au conseil municipal de Beaumont de lancer un processus référendaire quant à la possibilité de raccordement du secteur Orléans au réseau d’aqueduc et d’égout.

Les citoyens qui ont pris la parole lors de la séance publique ont expliqué qui leur en coûteraient moins cher de se faire construire de nouvelles fosses septiques pour respecter les normes environnementales plutôt que de se voir imposer une taxe de secteur pour payer les travaux. Après avoir reçu la pétition, David Christopher a indiqué que le conseil allait prendre connaissance du document et discuter de la situation.

Notons finalement que la séance ordinaire a également permis à la conseillère municipale du district Orléans, Nicole Massicotte, de faire une sortie contre le maire. L’élue a rappelé à plusieurs reprises qu’elle avait reçu en octobre une lettre recommandée signée par David Christopher et transmise par un huissier lui interdisant de participer aux activités informelles du conseil, comme les caucus. Pour sa part, le premier citoyen de Beaumont a indiqué aux citoyens présents lors de la réunion qu’il ne pouvait commenter ce dossier «puisqu’une enquête sur de possibles agissements répréhensibles de Mme Massicotte était actuellement menée par le ministère des Affaires municipales».


Les + lus