mercredi 24 avril 2024
Votre Journal. Votre allié local.

Politique > Actualités

Bonin s’oppose à l’adoption du budget de la Ville

Les + lus

Serge Bonin et Gilles Lehouillier se sont coltaillés à deux reprises lors de la séance extraordinaire du conseil consacrée au budget 2022 et au PTI 2022-2023-2024. CRÉDIT : GILLES BOUTIN - ARCHIVES

13 déc. 2021 07:09

Par voie de communiqué, le conseiller du district Saint-Étienne et seul porte-couleur de Repensons Lévis (RL) au conseil municipal, Serge Bonin, a partagé ses commentaires face au budget 2022 de la Ville de Lévis. Mal à l’aise avec plusieurs décisions prises par l’administration Lehouillier à ce chapitre, Serge Bonin a d’ailleurs été le seul élu à voter contre l’adoption du budget 2022 et du programme triennal d’immobilisations (PTI) 2022-2023-2024, lors de la séance extraordinaire du conseil municipal de Lévis ayant ces points à l’ordre du jour 13 décembre dernier.

D’emblée, Serge Bonin a déploré, comme RL l’avait fait en campagne électorale, que Lévis «est la ville de la dette», alors que le ratio de la dette sur les revenus s’élevait à 144% au début de 2021, «malgré plusieurs investissements retardés par la pandémie, alors que la norme en milieu municipal tend vers le 100 %».

Du même souffle, le conseiller de Saint-Étienne a argué que Lévis se situait en neuvième position sur les dix grandes villes pour le taux d’endettement relatif à ses revenus, soit avant-dernière avant Terrebonne. De plus, il a soutenu que l’endettement par unité d’évaluation «a bondi de 46 % entre 2013 et 2021 à Lévis, comparativement à 27 % pour les villes de plus de 100 000 habitants».

Ainsi, Serge Bonin souhaite qu’un plan de réduction de la dette sur 10 ans soit proposé et adopté au conseil de ville «afin de contrôler la dette, le tout, afin de ne jamais affecter la qualité de vie promise aux citoyens».

Dans un autre ordre d’idées, l’élu représentant le district Saint-Étienne s’est inquiété, autant dans le document transmis aux médias que lors de la séance extraordinaire, des emprunts liés au programme triennal d’immobilisations (PTI).

«M. Lehouillier affirmait en 2017 ‘‘qu’à compter de 2022, les emprunts nets seraient plafonnés aux alentours de 50 M$’’. Dans le PTI d’aujourd’hui, les emprunts sont à 102 M$, soit plus que le double de l’objectif précédemment établi par la même administration Lehouillier. Malgré les performances inespérées de 2021 en ce qui a trait aux revenus, la ville se voit tout de même dans l’obligation, cette année, d’emprunter encore plus d’argent que l’année dernière. En fait, le modèle réussit tant que de nouveaux permis de construction sont délivrés et que des droits de mutation sont versés. Au premier ralentissement immobilier, la structure actuelle ne tiendra plus, et ce sont les citoyens qui risquent d’en payer le prix via leur compte de taxes», a déclaré M. Bonin.

«M. Bonin a oublié qu’on est rendu à 53 M$ en paiements comptants dans le PTI actuel, ce qui est un record. Au niveau de la dette, on n’a pas de leçon à recevoir des autres grandes villes, comme nous sommes les meilleurs. Dans votre intervention, je n’entends que du verbiage, rien de concret. Que nous proposez-vous? Quelles coupures proposez-vous? Nous allons réaliser notre programme électoral. Vous avez beaucoup de demandes et vous êtes probablement l’élu qui a la plus longue liste d’épicerie», a aussitôt rétorqué Gilles Lehouillier, le maire de Lévis, lors de la séance extraordinaire.

Foire d’empoigne sur la transparence

Mais c’est particulièrement en lien avec le «manque de transparence» de l’administration Lehouillier que Serge Bonin a réservé ses principales attaques lors de la séance extraordinaire. Le conseiller du district Saint-Étienne est alors revenu sur le rapport annuel 2020 du vérificateur général de la Ville de Lévis, document dans lequel ce dernier déplorait qu’il ait été «limité dans l’exécution de ses travaux lors d’une vérification d’optimisation des ressources sur la gestion financière et de la dette de la ville».

Pour justifier son opposition à l’adoption du budget, Serge Bonin a par la suite déploré de n’avoir reçu qu’un «résumé de huit pages» en vue de l’adoption du budget 2022 de 333 M$ et que son équipe n’a pu assister à la présentation aux journalistes du nouvel exercice financier, tenue en après-midi le 13 décembre.

«Au comité de démolition, on reçoit une vingtaine de pages pour chaque dossier étudié. Je ne réclame pas les 280 pages de la proposition du budget public comme à la Ville de Québec. Mais ne devrait-il pas avoir un entre-deux? Est-ce qu’on ne pourrait pas avoir une analyse plus exhaustive? Est-ce que des citoyens pourraient de nouveau siéger sur le comité des finances ainsi qu’un expert indépendant? Je pense qu’on peut faire mieux», a lancé le conseiller du district Saint-Étienne.

«Vous allez devoir apprendre à travailler en équipe. On a fait la présentation du budget au comité plénier (NDLR : rencontres fermées au public) et tous les conseillers pouvaient poser les questions qu’ils désiraient. Vous auriez pu également demander les documents d’information et nous vous les aurions fait parvenir. Vous n’avez posé aucune question au comité plénier. Vous avez été muet comme une carpe. Vous avez attendu la séance publique du conseil pour faire un spectacle», a pour sa part répliqué le premier citoyen, en ajoutant que les représentants de l’opposition n’avaient pu être invités à la présentation du budget aux médias en raison des mesures sanitaires.

Les + lus