Par Aude Malaret - audemalaret@journaldelevis.ca

Martine vient d’être abandonnée par Jean-Paul après 20 ans de mariage. Anne vient d’être licenciée du Club Med après 20 ans de service. Michou court depuis 20 ans après l’homme idéal.

Pour atténuer leur chagrin, ces trois amies d’enfance décident de s’installer ensemble. C’est le retour des Amazones... Sous l’œil de Steph, jeune étudiant désabusé qui loue une chambre de l’appartement. C’est le bonheur.

Mais voilà que débarque Guillaume, jeune premier de 27 ans, pour quelques jours de vacances à la suite d’une peine d’amour. Tout va changer et la joyeuse bande va vivre tout un bouleversement.

«C’est l’histoire de trois femmes dans la quarantaine, qui décident d’habiter en colocation. Chacune à leur façon, elles ont été déçues par les hommes, présente la comédienne Margo Ganassa. La pièce remet en question le conditionnement féminin.»

«Ces femmes essaient de se libérer de ce qu’on leur a enseigné toute leur vie et de tout ce qu’elles ont vécu. Elles essaient de se sortir consciemment de leurs réflexes, mais finissent par y retomber», ajoute Gabriel Sénéchal.

Ainsi, Martine essaie de remonter la pente après une relation où elle a fait le contraire de ce qu’elle aurait voulu, Anne est désillusionnée face à tous ces hommes qui la désirent, quant à Michou, qui se définit par sa carrière, elle ne veut pas se laisser asservir par un homme et, en même temps, elle est en manque d’amour. «Tous les personnages dans la pièce sont en recherche de l’autre», souligne le comédien.

Une comédie sans filtre

Comédie de Jean-Marie Chevret, Les Amazones est une pièce adaptée par Michel Tremblay et interprétée par les finissants du Conservatoire d’art dramatique de Québec, Antoine Gagnon, Margo Ganassa, Charles Roberge et Gabriel Sénéchal, avec Charlyne Roux à la scénographie.

L’intrigue se déroule dans l’appartement de Martine. «C’est chic avec un côté bohème. Il y a beaucoup de clins d’œil aux années 1980 et 1990. Je voulais aller chercher la nostalgie chez le public», annonce la scénographe.

Dans un décor aux teintes de beige et de blanc, des notes de couleurs viennent faire vivre l’appartement. «Aussi, les costumes sont très colorés, ajoute Charlyne Roux. C’est comme un tableau blanc qui sert de canvas pour les personnages. C’est frais, estival et léger comme ambiance. Ça donne la place aux personnages pour évoluer dedans.»

Avec ses répliques incisives, un texte explosif et des échanges rythmés, Les Amazones sauront accrocher le public du Vieux Bureau de Poste. «Le texte est très cru, il n’y a pas de filtre, ça dit les vraies choses et il n’y a pas de censure. Quand on joue un texte comme celui-là, il y a beaucoup de place pour faire ressortir le côté comique», souligne Antoine Gagnon.

Dans leur adaptation, les comédiens ont choisi de renverser les rôles. Ainsi, plusieurs des personnages féminins sont joués par des comédiens. «On questionne ainsi les rôles féminins et masculins, partage Margo Ganassa. On ne se moque pas des femmes, mais on rit des rôles féminins et surtout, on critique les standards!»

Avec Martine, Anne et Michou, on rit, on s’attache et on est touché par ces trois femmes et leur désir d’émancipation.

Informations et réservations au www.vieuxbureaudeposte.com.