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Le quai Paquet accueille une nouvelle sculpture

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L’artiste Yann Farley a créé une œuvre avec laquelle le public peut interagir. CRÉDIT : COURTOISIE

18 août 2020 07:20

Installée au quai Paquet, L’articulation des lieux est une œuvre de Yann Farley qui s’inspire du passé industriel et ferroviaire du quartier. La sculpture a été érigée dans le cadre du programme d’intégration des arts à l’architecture.

«Ce qui m’a vraiment allumé, c’est ce que j’ai lu sur l’histoire du quai Paquet, de la Traverse. Il y a un passé industriel, c’est un lieu d’interconnexion des transports, chemin de fer, traverse. Ce qui m’intéressait, c’est cet espace géographique où tout s’articule», présente l’artiste Yann Farley qui a puisé dans l’histoire du quartier pour créer L’articulation des lieux.

D’allure industrielle, la sculpture est constituée d’aluminium et d’acier inoxydable. Son créateur la définit comme biomorphique ou biomécanique, car l’œuvre donne «l’impression que c’est une forme qui peut s’animer. Même si elle est statique, il n’y a pas de mouvement réel. Ça crée une dynamique, comme le lieu où elle est installée».

«La sculpture, j’aime quand elle nous attire par différentes stratégies. J’aime qu’il y ait des points dans l’œuvres qui donnent même envie de s’y installer. Ça peut faire penser à un banc où on peut s’installer, voire s’allonger. Donc, ça crée une connexion.»

Dans son processus de création, Yann Farley s’implique dans chaque étape de la réalisation, dont la construction de la structure. «Comme sculpteur, je fabrique mes œuvres», précise-t-il. En art public, les artistes peuvent aussi recourir à des ateliers extérieurs spécialisés dans la fabrication.

L’artiste utilise les maquettes et la simulation 3D pendant la phase de conception. «Je me fais comme un terrain de jeu. Je fais une maquette articulée, je suis capable de bouger les éléments, un genre de casse-tête avec lequel je vais pouvoir travailler.»

Depuis une vingtaine d’année, l’art public est au cœur du travail de Yann Farley qui a conçu plus de vingt œuvres installées partout au Québec. Ses créations cherchent à rapprocher le public de l’œuvre pour qu’il en devienne un participant.

«J’aime qu’on ne soit pas seulement passif devant une œuvre, qu’on ne fasse pas que la regarder. J’aime qu’on vienne participer à la forme», partage-t-il.

Séduit par le quai Paquet, lieu très fréquenté et agrémenter d’une fontaine, l’artiste se réjouit que son œuvre puisse être vu chaque année par des milliers de personnes.

«Ce qui m’intéresse dans l’œuvre d’art public, contrairement aux musées ou aux lieux d’exposition, c’est qu’on ne s’adresse pas seulement à un public qui est connaisseur. La sculpture peut croiser le chemin de tout le monde. Même des gens qui ne fréquentent pas des lieux d’art et c’est fascinant.»

L’artiste voit l’œuvre d’art comme «la localisation physique d’une utopie». «L’utopie, c’est un désir projeté. L’œuvre est comme la concrétisation de l’utopie. Les zones de transition, comme le quai Paquet, ce sont des lieux où on a le temps de réfléchir et d’imaginer, des lieux qui sont comme des non-lieux.» L’œuvre d’art n’apportera pas plus de réponse, mais permettra elle-aussi de se laisser aller à la rêverie et à l’imagination de faire le reste.

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