«C’est un film qui parle du bouddhisme. Ce sont deux filles qui rencontrent Aye-Aye, une jeune femme d’affaires birmane de 14 ans, et un maître bouddhiste, Pauk Kyi, qui leur enseigne des principes du bouddhisme et ses valeurs. À travers l’homme et la fille, elles peuvent mettre en pratique les principes du bouddhisme», a expliqué la réalisatrice.
Myanmar, ou anciennement appelé la Birmanie, est un pays de l’Asie peu connu de monsieur et madame Tout-le-Monde ainsi que des voyageurs. Comme ce pays est sous le joug d’une dictature militaire, il a été difficile pour les artisans de Business Woman de s’y rendre et de tourner là-bas.
En 2017, la Lévisienne avait fait un voyage dans ce pays où elle y avait rencontré Aye-Aye et Pauk Kyi. Ce premier voyage lui a inspiré le film que son équipe a commencé à préparer en 2018. En février 2019, six artistes lévisiens étaient sur place afin de réaliser non sans défi Business Woman.
«Un ami m’a dit que si je voulais découvrir le bouddhisme je devais aller là-bas. Il y a quelque chose d’encore plus grand en Birmanie. C’est de ça que le film parle. Il y a quelque chose en dedans de chaque être qui y vit qui est magnifique», illustre Frédérique Alain.
Pour réussir l’exploit de tourner un court-métrage au Myanmar, l’équipe n’a apporté que le minimum de matériel pour réaliser les images et prendre le son. C’est donc avec de petites caméras et des micros-cravates qu’ils ont tourné le court-métrage. «Le son a été un enjeu très difficile. Il y a du bruit, énormément de bruit. Un gars en scooter, un bateau, une chèvre ou encore un moine qui chante dans son haut-parleur», raconte Mme Alain.
En plus de ces embûches lors du tournage, la pandémie a ralenti le processus de postproduction. Les créateurs de Business Woman travaillaient sur le son et la musique du court-métrage lorsque le Québec a été mis sur pause. «On a composé toute la musique du film, mais à distance, ce qui a vraiment ralenti le processus. Ça a pris un an de plus juste à cause de ça, ça créait beaucoup de malaise», a-t-elle illustré.
Faire une différence pour les Birmans
Bien que le son ait été l’un des enjeux lors du tournage, la présence imposante de l’armée au Myanmar a été le défi le plus important dans tout le processus de création de Business Woman. Malgré la peur ressentie chez les habitants et les nombreux conflits politiques, les résidents étaient tout de même accueillants avec l’équipe et leur souriaient.
«J’ai choisi de montrer qui ils sont parce qu’il y a quelque chose de vrai, d’authentique de bon en eux. Ça va peut-être inciter les gens à les aider et comprendre ce qui se passe là-bas», se désole la réalisatrice.
Rappelons en effet qu’au cours des derniers mois, les militaires birmans ont mis fin au début du processus démocratique qui était en branle depuis quelques années. Touchée par ce nouvel épisode de souffrance des habitants du Myanmar, Frédérique Alain entend profiter de la sortie de Business Woman pour aider ces derniers.
«J’aimerais faire des évènements et des activités de financement pour eux afin d’aider le village où nous sommes allés», a-t-elle exposé. Les gens seront donc invités à offrir une contribution volontaire lors de l’avant-première le 11 octobre prochain au cinéma Lido à 18h30.