C’est en travaillant à la conception de la programmation d’activités automnales de l’organisme qu’Édith Lachance, la directrice du Service d’entraide de Pintendre, a eu l’idée de proposer ce type d’activité aux gens de la région.
«En septembre, nous voulions recommencer nos activités, surtout nos repas communautaires, puisqu’on sentait que les gens du quartier qui participaient normalement à nos activités s’ennuyaient. Cependant, le passage de la région en zone rouge a bouleversé notre calendrier et nous a poussé à nous réinventer. Ça faisait longtemps que je voulais proposer un atelier d’écriture et le volet récit de vie a rapidement fait l’unanimité au sein de l’organisme. Il y a beaucoup de gens qui veulent écrire leur récit de vie, mais ils n’ont souvent pas le temps de s’y attarder. La pause provoquée par la pandémie nous a donné une belle fenêtre d’opportunité», explique Mme Lachance.
De fil en aiguille, l’animatrice du Service d’entraide de Pintendre, Vickie Drolet, a pu entrer en contact avec Jean Fortin, un ancien professeur de français qui a développé un court programme afin d’aider des personnes qui désirent écrire leur récit de vie. À la suite de son processus d’écriture du récit de vie de sa défunte mère, ce dernier a créé plusieurs documents pédagogiques afin d’atteindre ce but.
Après avoir été formée par M. Fortin, Vickie Drolet était fin prête à lancer les six rencontres prévues dans le cadre de l’atelier avec les quatre aînés, âgés de 68 à 88 ans, qui s’y sont inscrits pour sa première édition.
Plus qu’une formation
Lors de chacune des rencontres qui durent en moyenne plus de deux heures, l’animatrice du Service d’entraide de Pintendre et les quatre participants à l’atelier discutent du travail d’écriture réalisé au cours de la semaine précédente. Lors de la conversation, chacune des personnes présentes à la rencontre virtuelle peut donner des conseils aux autres, que ce soit de parler davantage des émotions qu’elle a ressenties lors d’un événement particulier ou de donner davantage de détails sur certains outils utilisés à l’époque qui ne le sont plus aujourd’hui.
En vue de donner des idées supplémentaires d’éléments à aborder dans la rédaction de leur récit de vie, Vickie Drolet consacre également chaque semaine une partie de la rencontre à un sujet déterminé. Par exemple, lors de la première rencontre, elle a discuté avec les participants de généalogie. Toutefois, si les réunions virtuelles permettent aux personnes inscrites à l’atelier d’avancer leur projet d’écriture, elles leur permettent aussi de simplement socialiser.
«L’atelier a vraiment plusieurs effets bénéfiques. Il permet de stimuler le cerveau des participants, à leur rythme, puisqu’ils doivent effectuer plusieurs recherches et structurer leur récit. Comme l’atelier est réalisé avec un groupe très petit, cela permet aussi aux participants de s’ouvrir plus rapidement. En plus, comme ils font tous partie du même groupe d’âge, ils ont souvent vécu des situations similaires, dont ils peuvent parler plus ouvertement. L’atelier a vraiment permis de créer des liens, comme on en profite aussi pour prendre des nouvelles de chacun. Même que les participants désirent qu’on se réunisse tous virtuellement deux mois après la fin de l’atelier pour avoir la chance d’échanger à nouveau», partage l’animatrice de l’activité.
Expérience appréciée
Un son de cloche aussi partagé par les quatre participants, qui étaient très emballés de prendre part à leur dernière activité de l’atelier lors du passage du Journal au Service d’entraide de Pintendre le 8 décembre. Pour les participants, le nouveau service offert par l’organisme lévisien leur a permis de concrétiser un projet qu’ils caressaient depuis plusieurs années.
«Ça fait une dizaine d’années que j’écris des choses et que je fais des recherches en vue de la rédaction de mon récit de vie. L’atelier m’aide vraiment puisqu’il m’aide à structurer mes éléments. C’est très enrichissant et cette expérience m’a vraiment dépanné dans la progression de mon écriture», indique d’emblée Marcel Côté.
«Ça faisait longtemps que je pensais écrire mon récit de vie. C’était l’un de mes projets de retraite, mais je n’y plongeais pas. L’annonce de l’atelier du Service d’entraide de Pintendre m’a vraiment interpellée et je m’y suis lancée. L’atelier est vraiment utile, on s’aide beaucoup dans notre rédaction. Les activités nous font littéralement voyager dans le temps et amènent beaucoup d’introspection», ajoute pour sa part Hélène Roberge.
D’ailleurs, devant le beau succès de son initiative, le Service d’entraide de Pintendre répétera l’expérience cet hiver. Dès le 26 janvier, un autre groupe pourra prendre part à l’atelier de six rencontres virtuelles afin d’obtenir les outils pour écrire leur récit de vie. Les personnes intéressées peuvent réserver leur place jusqu’au 12 janvier à info@entraidepintendre.org ou au 418 833-6731.
«Au-delà de l’écriture du récit de vie, l’activité permet de créer des liens entre des personnes, ce qui nous permet d’accomplir l’une de nos missions qui est de briser l’isolement. Avec le premier groupe, on voit vraiment les effets bénéfiques que l’expérience apporte», conclut Édith Lachance.