Par voie de communiqué, Services publics et Approvisionnement Canada a annoncé, le 8 juin, que le gouvernement fédéral amorce des négociations avec Chantier Davie Canada pour la conclusion d'une entente-cadre en vue de confirmer ce chantier naval comme troisième partenaire stratégique au titre de la Stratégie nationale de construction navale (SNCN).
Advenant une conclusion positive des pourparlers, Davie ferait son entrée dans la SNCN d'ici la fin de cette année. Ainsi, le gouvernement fédéral a jugé que l'entreprise lévisienne répondait aux critères inscrits dans la demande de proposition lancée il y a un peu moins de trois ans par Ottawa pour l'intégration d'un troisième chantier naval à la SNCN.
C'est il y a un peu moins d'un an que le gouvernement du Canada a reçu les documents justificatifs de Chantier Davie en vue de devenir le troisième chantier naval dans le cadre de la SNCN.
Pour expliquer les délais avant que Davie passe à l'étape suivante pour intégrer ultimement la SNCN, le gouvernement fédéral a rappelé que le processus de demande de proposition comprenait plusieurs étapes.
Le processus, semblable à celui mené en 2011 pour la sélection d'Irving Shipbuilding (Halifax) et Seaspan (Vancouver) dans la SNCN, incluait une évaluation réalisée par un tiers concernant l'infrastructure du chantier naval, la présentation et l'évaluation d'une proposition officielle du chantier naval, ainsi qu'un processus de diligence pour s'assurer que le chantier naval est financièrement capable d'effectuer les travaux et d'apporter les améliorations nécessaires à son infrastructure.
Des milliards en retombées
Si Davie peut finalement intégrer la SNCN comme l'entreprise le demande depuis plusieurs années, Chantier Davie obtiendra plusieurs contrats fédéraux évalués à plusieurs milliards de dollars. Selon une étude indépendante citée par Davie, l'entrée de la Davie dans la SNCN permettra de créer ou de maintenir jusqu'à 5 000 emplois au Québec et au Canada.
Concrètement, Davie sera appelé à construire l'un des deux brise-glaces polaires ainsi que six brise-glaces pour la Garde côtière canadienne. D'ailleurs, Ottawa a tenu à préciser que les contrats de chacun des projets ne seront pas négociés avec le chantier maritime lévisien avant que l'entente-cadre soit signée.
Réactions
À la suite de l'annonce du gouvernement fédéral, l'entreprise lévisienne s'est réjouie de cette nouvelle étape franchie afin de joindre la SNCN.
«Après un processus rigoureux, nous sommes fiers que le Canada ait confirmé que nos soumissions étaient entièrement conformes. Nous félicitons le gouvernement pour la confiance qu'il accorde à notre expérience, à notre expertise et à nos gens extraordinaires. Cette annonce historique témoigne du travail acharné de toutes les personnes associées à Davie. Nous avons désormais franchi un pas important de plus vers la livraison d'une nouvelle flotte de navires modernes et essentiels», a déclaré James Davies, président et chef de la direction de Davie.
Pour sa part, si elle se dit heureuse de cette nouvelle phase vers l'intégration de l'entreprise lévisienne dans la SNCN, la députée fédérale de Bellechasse-Les Etchemins-Lévis, Dominique Vien, a déploré que le gouvernement libéral n'a pas accordé certains contrats à la Davie au cours des dernières années, comme celui pour un deuxième navire ravitailleur temporaire pour la Marine royale canadienne.
Du même souffle, l'élue conservatrice a indiqué qu'un geste plus concret devait être posé avant de crier victoire. «J’estime qu’il y a encore beaucoup d’inconnus dans cette nouvelle et je m’engage à soutenir activement les dirigeants du Chantier Davie afin que celui-ci soit enfin inclus dans la Stratégie nationale de construction navale », a soutenu Mme Vien.