À l’approche des élections provinciales, Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) a dévoilé, le 20 juillet, sa plateforme électorale. Avec la réalisation de ses 12 «propositions concrètes», l'organisation estime que le prochain gouvernement pourra répondre aux trois principaux défis du secteur manufacturier : la pénurie de main-d'oeuvre, l'innovation ainsi que les chaînes d'approvisionnement et l'inflation.
En ce qui a trait à la pénurie de main d'oeuvre, MEQ demande que le prochain gouvernement mise principalement sur l'immigration pour résoudre cette problématique.
Concrètement, l'organisme désire que Québec la mis en place d'une voie d'accès prioritaire vers l’immigration permanente auprès de travailleurs déjà en emploi pour favoriser une meilleure régionalisation de l’immigration, que les délais de traitement pour accueillir des travailleurs étrangers temporaires et pour les demandes d’immigration permanente soient réduits «afin qu’ils soient semblables à ceux des autres provinces» et que les seuils d’immigration soient augmentés à 90 000 personnes immigrantes par année pour les trois prochaines années. Également, MEQ souhaite que des mesures incitatives pour favoriser la construction de logements et l’ajout de place en garderies dans les régions soient mises en place.
MEQ a rappelé que 31 000 vacants sont actuellement vacants au sein de l'industrie manufacturière, une pénurie qui «freine directement la capacité de production et l'élan du secteur manufacturier». MEQ estime que le «Québec a laissé sur la table près de 18G$ sur deux ans en raison de la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur manufacturier».
Faire face aux enjeux mondiaux
Dans un autre ordre d'idées, en raison de la compétition mondiale, MEQ a partagé son souhait de voir le prochain gouvernement mettre en place un «environnement d’affaires favorable à l’investissement et à l’innovation».
Pour y arriver, MEQ recommande de favoriser l’innovation dans le manufacturier par la recherche et développement (R&D) en rehaussant, entre autres, les crédits d’impôt à la R&D. De plus, il suggère au prochain gouvernement d'accélérer l’intégration de nouvelles technologies pour rendre les PME plus productives, notamment en offrant des contributions non remboursables pour l’achat d’équipement, et offrir l’accompagnement et la formation en conséquence.
MEQ veut que le prochain gouvernement provincial mette en place des mesures pour aider les entreprises manufacturières à faire face aux perturbations sur les chaînes d'approvisionnement mondiales provoquées par la pandémie. À ce propos, MEQ propose au prochain gouvernement de protéger et investir dans les infrastructures économiques essentielles qui facilitent le commerce et le développement industriel et améliorer l’efficacité maritime, sensibiliser et accompagner les PME à intégrer les facteurs liés au développement durable ainsi que d'inclure dans les contrats publics des mécanismes d’ajustement systématique en lien avec l’inflation dans les appels d’offres publics.
«Les problèmes de pénurie de main-d’œuvre et les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement persistent et freinent l’essor des manufacturiers. L’inflation galope et les voyants sont au rouge quant à un possible ralentissement économique. Il y a beaucoup d’incertitudes actuellement chez nos entreprises. Compte tenu des trois grands enjeux des manufacturiers, il faut s’assurer d’avoir un plan de match robuste, avec une vision sur le long terme, pour protéger notre secteur manufacturier de manière pérenne. C’est d’ailleurs ce que nous proposons avec notre plateforme électorale», a conclu Véronique Proulx, la présidente-directrice générale de MEQ.