L’économiste en chef de Desjardins, Jimmy Jean, a tenu une conférence web le 17 mai dernier pour offrir une mise à jour des prévisions économiques et financières de 2023. La récession, l’inflation, les troubles bancaires et le marché immobilier ont été les principaux thèmes abordés.
Par Charles Leblanc
Au cours de sa conférence, Jimmy Jean a clarifié certaines questions potentielles sur la situation de l’économie au Canada et au Québec. L’économiste est resté modéré dans ses propos et a continué de «promouvoir la prudence sans paniquer».
Récession
Une récession était annoncée pour l’année 2023, M. Jean affirme plutôt qu’elle sera retardée pour l’année 2024, mais il continue de penser qu’elle sera l’une des plus modestes de l’histoire. Selon lui, la principale raison de cette faible ampleur est le taux de chômage qui subira une petite augmentation seulement. Le repoussement de la récession peut quant à lui être expliqué par les indices de surprises économiques qui ont fait bonne figure.
Inflation
«La toile de fond a été un marché de l’emploi extrêmement bon. Je dirais que l’aide aux ménages et le marché de l’emploi très robuste sont les deux facteurs qui ont contribué à faire en sorte que les ménages soient capables d’affronter les défis financiers que nous avons connus avec l’augmentation de l’inflation», a expliqué Jimmy Jean.
Avec la guerre en Ukraine, l’inflation a connu une forte hausse au début de l’année 2022. Celle-ci connaissait toutefois une baisse depuis les neuf derniers mois. Cette baisse semble être terminée puisque l’inflation est passée de 4,3% à 4,4% au mois d’avril. Les chiffres dans l’immobilier sont encore «moins encourageants». L’inflation pour les loyers est à 6,1% actuellement, mais selon une étude de la Société canadienne d’hypothèques et de logement qui prend en compte les changements de locataire, l’inflation serait à 14,5% à Montréal.
Troubles bancaires
Toutes ces instabilités dans l’économie provoquent des difficultés pour certains pays. La Secrétaire du Trésor aux États-Unis, Janet Yellen, a affirmé que les Américains pourraient ne pas être en mesure de payer leur dette, le 1er juin prochain. De plus, quatre banques américaines ont fait faillite dans les deux derniers mois.
Nos voisins du sud vivent actuellement plusieurs turbulences économiques, mais selon M. Jean, il n’y a pas matière à s’inquiéter. «S’il y avait des inquiétudes pour les banques du Canada, on le saurait déjà. Les banques canadiennes sont très bien capitalisées et très bien gérées, avec l’un des systèmes réglementaires les plus solides au monde», a mentionné l’économiste en chef de Desjardins.
Marché immobilier
Lors des deux dernières années, il y a eu une détérioration de l’abordabilité du marché immobilier, principalement à cause de l’augmentation du prix des maisons et des taux d’intérêt. Selon les prévisions de Desjardins, il devrait y avoir une amélioration de l’abordabilité en 2023 et 2024. Par contre, cette amélioration est très faible en comparaison aux détériorations précédentes.
«On ne s’en sort pas, ça prend beaucoup plus d’offres sur le marché immobilier. Nous avons fait des travaux et nous avons conclu que ça prendrait environ 50% plus de mise en chantier pour être capable de contenir la pression sur les prix», a tenu à rappeler Jimmy Jean.