La Banque du Canada a annoncé aujourd’hui qu’elle augmente son taux directeur pour le faire passer à 4,75 %.
«Comme les mesures de l’inflation fondamentale sur trois mois se maintiennent entre 3½ et 4 % depuis plusieurs mois et que la demande excédentaire persiste, on s’inquiète davantage de la possibilité que l’inflation mesurée par l’IPC reste coincée nettement au-dessus de la cible de 2 %. Sur la base de l’accumulation des données, le Conseil de direction a décidé de relever le taux directeur, jugeant que la politique monétaire n’était pas suffisamment restrictive pour rétablir l’équilibre entre l’offre et la demande et assurer un retour durable à la cible d’inflation de 2 %.», a notamment expliqué l'institution.
Il s'agit de la première hausse du taux directeur depuis janvier et du plus haut taux directeur en vigueur au pays depuis 2001.
La Banque du Canada a souligné que l’économie canadienne a été plus vigoureuse que prévu au premier trimestre de 2023, la croissance du produit intérieur brut ayant atteint 3,1 %. La progression de la consommation a «été étonnamment forte et généralisée» malgré la croissance démographique. La demande de services a poursuivi sa reprise. De plus, les dépenses en biens sensibles aux taux d’intérêt ont augmenté et, plus récemment, l’activité sur le marché du logement s’est raffermie. Le marché du travail demeure également tendu. Ainsi, l'institution juge que «la demande excédentaire dans l’économie paraît plus persistante qu’anticipé».
D'ailleurs, en avril, le taux de l’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC) a légèrement augmenté, atteignant 4,4 %, a rappelé la Banque du Canada. «Cette première hausse en dix mois est due au fait que les prix d’un large éventail de biens et services ont été plus élevés que prévu. Du côté des biens, l’inflation a augmenté malgré la baisse des prix de l’énergie, alors que du côté des services, elle est demeurée élevée, reflétant la forte demande et les conditions tendues sur le marché du travail», a analysé la banque centrale.
À l’échelle mondiale, l’inflation des prix à la consommation diminue a souligné la Banque du Canada, «principalement sous l’effet de la baisse des prix de l’énergie depuis un an». Toutefois, l'institution argue que la «forte inflation sous-jacente persiste».
«Même si les taux d’intérêt plus élevés pèsent sur la croissance économique partout dans le monde, les grandes banques centrales indiquent que de nouvelles hausses de taux pourraient être nécessaires pour rétablir la stabilité des prix. Aux États-Unis, l’économie ralentit, bien que la consommation demeure étonnamment résiliente et le marché du travail, tendu. En Europe, l’économie a essentiellement arrêté de progresser, mais des pressions à la hausse continuent de s’exercer sur l’inflation fondamentale. Et en Chine, on s’attend à ce que la croissance ralentisse après avoir bondi au premier trimestre. Les conditions financières mondiales se sont resserrées au point de revenir à ce qu’elles étaient avant les tensions bancaires aux États-Unis et en Suisse», a résumé la Banque du Canada.
Notons finalement que la Banque du Canada effectuera une nouvelle mise à jour de son taux directeur le 12 juillet prochain.