Le conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches de la CSN et les trois syndicats affiliés à ce syndicat représentant les travailleurs du chantier, les employés de sécurité et les employés de bureau de la Davie ont fait une sortie, le 18 décembre, pour demander à Ottawa de passer de la parole aux actes dans le dossier de la construction du brise-glace polaire Diefenbaker. À quelques jours du congé des Fêtes, ils pressent le gouvernement fédéral d’octroyer le contrat une bonne fois pour toutes à l'entreprise lévisienne.
Rappelons d’emblée que ce navire devait être construit par Seaspan, un chantier maritime de Vancouver, selon l’attribution des contrats prévus dans le cadre de la Stratégie nationale de construction navale. Toutefois, en octobre 2019, le gouvernement fédéral a retiré le contrat du Diefenbaker du carnet de commandes du chantier Seaspan. Le gouvernement fédéral analyse actuellement le dossier afin de déterminer quel chantier maritime canadien obtiendra finalement ce contrat d'une valeur de 2 G$.
«Tout ce qui traine se salit et c’est visiblement le cas du contrat de construction du Diefenbaker. On nous avait dit en février dernier que ce n’était qu’une question de quelques semaines et, 10 mois plus tard, l’annonce n’est toujours pas faite. Seaspan n’a pas plus la capacité aujourd’hui de construire ce navire qu’il y a un an quand il l’a perdu. C’est dans l’intérêt de tout le monde, tant les travailleurs et les travailleuses que les contribuables et l’économie régionale, de couper court aux tergiversations et de procéder. Il me semble qu’on a assez gaspillé de fonds publics comme ça», a lancé Ann Gingras, la présidente du conseil central.
Du même souffle, les représentants des travailleurs ont déploré que malgré toutes les annonces effectuées depuis l’arrivée au pouvoir des libéraux, la construction de navires n’est toujours pas recommencée au Chantier Davie.
«Jusqu’à maintenant, tout ce qu’on a ce sont des contrats d’entretien et de réparation, aucune construction, le chantier vivote et les travailleurs et les travailleuses n’ont toujours pas l’ouvrage qui leur a été promis, a souligné Herman Labrecque, président du Syndicat des travailleurs du chantier naval de Lauzon. Tout ce que l’on demande c’est d’être traité comme les autres chantiers maritimes du pays afin d’obtenir notre part des contrats.»
Pour leur part, les représentants du Syndicat des employés du corps de sécurité de Davie et du Syndicat des employés de bureau du chantier naval de Lévis espèrent également qu'Ottawa accordera des contrats de construction à l'entreprise lévisienne, ce qui permettrait d'assurer la sécurité d'emploi des travailleurs actuels du chantier tout en évitant que ce dernier ne roule à effectif réduit.
«Nous avons fait un excellent travail pour la conversion du CCGS Jean Goodwill (brise-glace provisoire pour la Garde côtière canadienne), qui a été livré dans les échéanciers et dans le budget. Malgré cette réussite, les conversions complètes des deux autres brise-glaces intérimaires, le CCGS Captain Molly Kool et le CCGS Vincent Massey, tardent à démarrer. Pourtant elles avaient été annoncées par le premier ministre Trudeau en 2018», a imagé David Laroche, l'un des représentants du Syndicat des employés de bureau du chantier naval de Lévis.