L’Association des fournisseurs du Chanter Davie Canada (AFCDC) tenait son assemblée générale annuelle (AGA) ainsi qu’un panel où plusieurs députés fédéraux des différents partis politique ont été invités à venir discuter de la place des entreprises québécoises dans la Stratégie nationale de construction navale (SNCN), le 9 février dernier.
«Ce qu’on en comprend, c’est que les députés canadiens, surtout les québécois, travaillent fort pour que Davie soit confirmé comme troisième chantier officiel dans la stratégie canadienne de construction navale», a exposé M. Drapeau au lendemain de l’événement.
Ce dernier affirme que les politiciens autant sur la scène municipale, que provinciale et fédérale sont unanimes quant à l’intégration du chantier maritime de Lauzon dans la SNCN, la Davie se trouve présentement à l’étape de présélection.
De plus, les politiciens invités ont abordé le contrat du Diefenbaker, un brise-glace polaire dont le contrat a été retiré au chantier maritime Seaspan au début 2020 et qui n’a toujours pas été octroyé.
«Il y a un effort pour que le brise-glace polaire (Diefenbaker) soit réalisé à Lévis. On parle de 1 400 emplois pour la construction et autant pour la chaîne de production. Ça serait le plus gros brise-glace canadien», évalue le porte-parole de l’AFCDC.
Pour 2021, l’association a beaucoup d’attentes envers le gouvernement fédéral et croit que l’intégration de la Davie à la SNCN et l’octroi du contrat du Diefenbaker devraient être réalisés d’ici la fin de l’année. Une fois que la Davie sera reconnue comme le troisième chantier maritime de la SNCN, l’AFCDC s’attend à ce que le chantier lévisien reçoive 20 à 22 % des contrats canadiens. Rappelons que le Chantier Davie représente 50 % de la capacité de construction navale au Canada.
Selon Pierre Drapeau, si la Davie venait qu’à obtenir le contrat du Diefenbaker, les retombées sur la région seraient importantes. «Pour Lévis, avoir le brise-glace à la Davie, ça veut dire que beaucoup de familles viendraient s’installer dans la région, on parle de salaires importants avec ces nouveaux emplois et des fournisseurs qui viendraient aussi s’installer pour ce projet. On se bat pour une noble cause», affirme-t-il.
Rester aux aguets
Pour l’AFCDC, qui représente près de 1 000 entreprises québécoises dispersées dans 13 régions administratives de la province, même si son objectif est presque atteint, il n’en demeure pas moins que le Chantier Davie n’a toujours pas été intégré à la SNCN.
«À l’origine, l’association visait à sensibiliser et mobiliser les politiciens québécois sur cette espèce d’iniquité qui prévalait depuis quelques années à l’égard du Québec. […] Cette partie de mobilisation demeure. L’idée, c’est de rester aux aguets parce que même si on est confiant pour 2021, il se pourrait que la pression des autres provinces et des lobbys fasse changer d’idée le gouvernement. Notre organisation est prête à sauter de nouveau sur la patinoire, si c’est le cas», assure le vice-président.
Malgré la pandémie qui empêchait les rencontres en présentiel, l’AFCDC a tenu plusieurs événements qui ont tous attiré entre 200 à 300 participants et elle s’attend à maintenir cette mobilisation envers le projet pour 2021.
«C’est le temps de tourner la page et de faire en sorte que Davie soit ce donneur d’ordre avec un carnet de commandes du fédéral. Et éventuellement, ce sera le Québec qui emboîtera le pas avec sa stratégie maritime», conclut Pierre Drapeau.