Comme «la situation ne s'améliore pas à la table de négociation» et en l'absence d'une entente avec la Société de transport de Lévis (STLévis), le Syndicat des chauffeurs d'autobus de la Rive-Sud, un groupe affilié à la CSN représentant les conducteurs de la société de transport lévisienne, ont déclenché ce matin une grève de six jours. Comme la STLévis n'a pas d'obligation d'assurer des services essentiels, le transport en commun est ainsi paralysé jusqu'à samedi dans l'est et le centre de Lévis.
Si les chauffeurs de la STLévis poursuivent leur deuxième grève dans le cadre de ce conflit de travail jusqu'au bout, le service de transport en commun ne reprendra que dimanche. Notons toutefois que les services de taxibus et d'autobus dans l'ouest de la Ville assuré par Autocar des Chutes, un sous-traitant de la société paramunicipale, ne sont pas touchés par cette grève, tout comme le service de transport adapté.
Pour justifier ce nouveau recours à la grève après le débrayage du 14 novembre dernier, le Syndicat des chauffeurs d'autobus de la Rive-Sud a affirmé qu'il n'y avait pas eu «d'avancées significatives» quant aux deux enjeux identifiés dans le cadre du renouvellement de la convention collective : le recours «aberrant» à la sous-traitance par la STLévis et l'octroi d'une permanence pour plusieurs des membres du syndicat.
«L’employeur a eu amplement le temps de régler les enjeux. Depuis le tout début, nous négocions de bonne foi et mettons tous les efforts nécessaires pour en arriver à un règlement. Nos demandes portent principalement sur la sous-traitance et la permanence des postes. Notre objectif est simple, s’assurer que notre réseau de transport soit solide et durable et de devenir attractif pour de nouveaux chauffeurs», a déploré Alain Audet, président du groupe.
Estimant que la STLévis n'a «aucune vision d'avenir» en rejetant les demandes syndicales et espérant toujours en arriver à une entente «le plus rapidement possible», la CSN estime de plus que les solutions proposées par le Syndicat des chauffeurs d'autobus de la Rive-Sud permettraient de résoudre les problèmes de main-d'oeuvre à la société paramunicipale, pour ainsi éviter la fermeture de certaines lignes de transport.
«On est en situation de pénurie de main-d’œuvre, on a plus de 30 syndiqués qui n’ont aucune garantie d’heures pendant qu’on sous-traite des lignes. C’est une aberration qui doit s’arrêter», a illustré Simon Mathieu Malenfant, vice-président et trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics de la CSN.
La STLévis déçue que le syndicat «prenne en otage» la population
Pour sa part, la Société de transport de Lévis a déploré l'échec des négociations avec le Syndicat des chauffeurs d'autobus de la Rive-Sud, malgré des pourparlers intensifs menés cette fin de semaine en présence de médiateurs du ministère du Travail du Québec. De son côté, la société paramunicipale estime que les demandes syndicales franchissent certaines de ses lignes rouges.
«Malgré certaines avancées enregistrées au cours des derniers jours, les demandes syndicales ne respectent toujours pas le cadre financier et les attentes de la Société en matière d’organisation du travail. [...] Comme l’ensemble de la population, la direction de la Société déplore vivement la décision syndicale de prendre les usagers de la STLévis en otage en recourant à la grève et assure le public qu’elle poursuivra ses efforts pour en arriver à une entente négociée qui respecte la capacité de payer des contribuables et qui permette de maintenir un niveau de service approprié pour les Lévisiens et Lévisiennes», a déclaré la société paramunicipale, par voie de communiqué.