Afin de protester contre la décision de bloquer les contenus d'actualités des médias au Canada sur Facebook et Instagram, Hebdos Québec, dont fait partie le Journal de Lévis, invite ses lecteurs à ne pas utiliser les plateformes de Meta, ce vendredi, dans le cadre de la Journée internationale de la démocratie et ce, pendant 24 heures.
Lancée par la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), cette action est tenue en raison de la décision de Meta de bloquer les nouvelles des médias canadiens sur ses plateformes, en guise de riposte à la loi C-18 du Canada. Elle empêche aussi la population canadienne de consulter les médias internationaux sur Facebook et Instagram.
La loi C-18 oblige les géants du Web comme Meta et Google à négocier des ententes de partage de revenus avec les médias canadiens. La nouvelle loi entrera en vigueur en décembre prochain.
«Cette tentative d’intimidation et de chantage économique n’a pas sa place en 2023. En participant à la journée du 15 septembre, nous enverrons un message à Meta que nous n’acceptons pas son chantage. C-18, c’est quoi ça? Pourquoi a-t-on besoin d’une telle loi? Les géants du Web accaparent maintenant 80 % des revenus publicitaires numériques au Canada, sans produire de contenu. On parle d’un montant annuel de 8 G$. Les médias ont désormais accès à une pointe de tarte des revenus publicitaires qui rétrécit à vue d’œil, ce qui met en péril leur survie. (...) Mais Meta permettait gratuitement aux médias de partager leurs contenus, non ? C’est vrai. Mais selon Jean-Hugues Roy, professeur à l’École des médias de l’UQAM, le journalisme canadien a permis de rapporter à Facebook 193 M$ en 2021», a souligné la FPJQ, par voie de communiqué.
Du même souffle, la FPJQ et Hebdos Québec ont rappelé que les médias «cherchent des solutions pour prendre le virage numérique depuis des années» et qu'ils s'adaptent.
«Le vieux modèle est brisé. Il est de plus en plus difficile pour les médias de monétiser leurs audiences afin de générer des revenus suffisants pour produire de l’information. Un défi d’autant plus grand que bon nombre de lecteurs sont de moins en moins intéressés à payer pour consulter un média. Il y a évidemment des exceptions, mais la tendance de fond est lourde. En parallèle, produire de l’information a un coût. Selon des chiffres dévoilés par le syndicat Unifor, en 2018, produire une nouvelle coûte en moyenne 331 $, un dossier, 2 310 $, et une enquête journalistique, 10 700 $.»